Les chercheurs en santé publique des universités anglaises d’Oxford et de Reading, impressionnés à la fois par l’empreinte écologique et climatique de l’élevage ainsi que par les dangers que fait courir aux britanniques une consommation trop importante de viande rouge, viennent de publier une étude visant à justifier la création d’une taxe sur le bœuf et le mouton.
Le professeur Adam Briggs, professeur à Oxford qui a dirigé ce travail, le présente avec un humour tout britannique :
L’appétit pour les nouvelles taxes est plutôt modeste en ce moment en Grande-Bretagne mais nous considérons que cela serait déjà bien pour stimuler les conversations.Plus sérieusement, il explique avec ses chercheurs qu’une telle taxation pourrait inciter les consommateurs à renoncer, au moins en partie, à l’abus de la viande de bœuf et de mouton, au profit de la volaille et du porc. Lesquels sont présentés dans l’étude comme étant moins dommageables à l’environnement « et moins dangereux pour la santé, notamment facteur de réduction de maladies cardiaques », et n’ont enregistré récemment que de légères augmentations de consommation. Ce qui n’est pas le cas pour la viande rouge qui a enregistré des hausses de 5 à 45 % au cours des dernières années dans le pays, explique Adam Briggs. Il ajoute que le profit pour le gouvernement pourrait tourner autour 3,6 milliards de livres (4,6 milliard d’euros) pour une augmentation moyenne d’environ 1,7 livres (2, 2 euros) par kilo. L’étude explique également que le gouvernement y gagnerait une économie dans le domaine de la taxation des tonnes de carbone émis par le Royaume Uni. Tout en expliquant que la taxe pourrait servir aux consommateurs. Notamment pour inciter à la consommation des fruits et de légumes.
Ces chercheurs ne sont pas les premiers à suggérer une telle taxation profitable à la planète car réduisant les émissions de gaz à effet de serre, puisque le Royal Institute of International Affairs, une institution indépendante connue en Grande Bretagne sous le nom de Chathman House, a préconisé la même démarche au mois de novembre 2015 ; en mettant l’accent sur la réduction des risques pour la santé, notamment en ce qui concerne le diabète de type 2. Ils insistaient, comme les universitaires d’Oxford, sur l’intérêt, toujours pour raisons médicales, d’une taxe de 20 % sur le sucre. Une perspective récemment évoquée, sans décision, à propos des sodas sucrés pour inciter à la réduction de leur consommation. Conclusion d’Adam Briggs à la fin du rapport :
Nous ne comprenons pas pourquoi les gens s’obstinent à faire de mauvais choix diététiques. Notre proposition amènerait les consommateurs à réfléchir par deux fois avant de déjeuner avec un hamburger, car les prix à payer pour consommer trop de viande ne leur apparaissent pas.
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