SOURCE ET SUITE
Plounéour-Ménez (Finistère) De notre correspondante
« C'est juste barbare. Sadique. On ne comprend pas. » Dans la commune isolée de Plounéour-Ménez (Finistère), Valérie et Ludovic Barbereau, gérants d'un refuge pour animaux, vivent un cauchemar depuis un mois.
« Tout a commencé par la disparition
progressive de poules d'ornement — qui se vendent près de 45 € pièce.
Puis, un matin, nous avons retrouvé des poules et des canards décapités
au bord de la petite rivière qui borde l'un de nos terrains. Le cou
était tranché net, les têtes étaient posées à côté des corps,
racontent-ils, encore sous choc. Et puis ça a continué, presque chaque
jour. Soit on retrouvait nos volailles froidement tuées, soit on nous
les volait la nuit et leurs œufs avec. »
De nombreuses traces d'effraction
Le jeune couple, originaire de la région nantaise et installé en
Centre-Bretagne depuis deux ans, s'est empressé de porter plainte. Les
gendarmes ont constaté des traces d'effraction : clôtures découpées à
coup de cisailles, postes de batteries jetés par-dessus les grillages...
« On se doutait que ce n'était pas l'oeuvre d'un prédateur, poursuit
Valérie Barbereau. Mais c'est il y a deux semaines que nous en avons eu
la confirmation. » En rentrant un midi, le couple a retrouvé le cadavre,
« encore chaud », d'une de leurs chèvres. « Son torse a été broyé et
son pelage quasi intégralement dépecé à coup de lame. Comme scalpé. » Le
garde-chasse leur a confirmé qu'il s'agissait bien là d'un acte
perpétré par un être humain. « Voire de plusieurs ? Nous ignorons
comment interpréter ces agissements barbares. Peut-être est-ce un
déséquilibré ? Cela nous semble plutôt être de l'intimidation, une sorte
de vengeance malsaine. » Et la gérante de s'interroger sur un cas de
maltraitance animale dans lequel le refuge était officiellement
intervenu une semaine avant le début des faits : « Ça s'était très mal
passé avec l'individu en question. » L'association, créée en 2015,
recueille sur 5 ha de champs des animaux (domestiques et de ferme)
sauvés de l'abattoir ou abandonnés. « Notre but est de les soigner, de
les remettre sur pattes, de les protéger. Et, pourquoi pas, de les
revendre à ceux qui désirent s'en occuper », explique Valérie, qui ne
comprend pas « comment on peut tuer ou torturer de la sorte des bêtes,
même dans le but de menacer quelqu'un ».
Le refuge a de nouveau porté plainte auprès de la gendarmerie et
l'enquête suit son cours. « Ce qui est certain, c'est que les individus
responsables connaissent bien le coin », note Ludovic, faisant les cent
pas le long de la rivière. Le refuge de Valudo compte désormais
120 animaux. Une soixantaine ont disparu au cours des dernières
semaines. « Maintenant, nous sécurisons au maximum nos enclos, conclut
le couple. On ne peut plus dormir ou partir de chez nous sans avoir peur
pour nos bêtes. »
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