SOURCE ET SUITE
«Etre traité comme des animaux» est devenu synonyme
d’une grave maltraitance des humains («LL» du 14 avril, «On les traite
comme des animaux» à propos du sort des exilés sur les îles de Chios et
Lesbos). Oui, les animaux sont très mal traités et, à l’exception de
quelques organisations qui manifestent leur opposition et leur empathie,
ceci semble être un état de fait généralement accepté, pris pour
normal. «Ce ne sont que des animaux», entend-on.
Rarement un
journal décrit les conditions dans lesquelles sont transportés, à
travers des continents, dans des bateaux délabrés, dans d’énormes
camions à plusieurs étages, des moutons d’Australie vers les pays du
Golfe, des veaux de quelques semaines du Nord de l’Europe vers les
abattoirs bon marché du Sud, des chevaux des pays de l’Est pour le Sud
de l’Italie, des bovins des Pays-Bas vers la Turquie, etc.
Pour
que ces transports soient rentables, le bétail est parqué aussi
densément que possible. Les animaux ne peuvent se coucher durant des
trajets de plusieurs milliers de kilomètres, sans eau ni rien à manger,
exposés au froid, aux chaleurs torrides. Eux aussi doivent payer leur
trajet: ils le paient même de leur vie.
Le sort des migrants nous
touche tous. Et le sort des animaux? Ne sont-ils «que» des animaux (pour
feu Edmond Kaiser, les animaux sont «les innocents des innocents»)?
Susanne Wachtl, Coppet
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