jeudi 28 avril 2016

ON EN PARLE..

 
Des vidéos choc d'abattoirs français ou d'élevages de poulets suisses le confirment: le rapport à la souffrance animale évolue au point d'entraîner toute une réflexion juridique sur la place des animaux dans notre société.
"Il y a un écart radical entre la façon dont on traite les animaux dans le droit et la façon dont on devrait les traiter au regard de considérations sur l'éthique animale", reconnaît Régis Bismuth, interrogé mercredi dans le 12h45.
Professeur de droit à l'Université de Poitiers, il a signé en 2015 avec son collègue Fabien Marchadier "Sensibilité animale. Perspectives juridiques".

Droit à géométrie variable

En Suisse, le droit des animaux leur est plus favorable que dans d'autres pays comme la France, notamment en raison de l'article 80 inscrit à la Constitution qui abilite les autorités à légiférer sur la protection des animaux. Néanmoins, les règles restent à géométrie variable et ne protègent pas de la même façon animal domestique, d'élevage ou de laboratoire.
C'est justement ce que dénoncent les mouvements anti-spécifistes à l'origine des nombreuses polémiques provoquées par les vidéos tournées en caméra cachée et révélant des abattoirs pleins de sang et des animaux maltraités.

Vidéosurveillance réclamée

"Les images ne mentent pas", affirme Fabien Truffer, porte-parole de l'association suisse "Pour l'égalité animale". Mais au-delà de la volonté de choquer, l'objectif est d'obtenir des changements concrets dans les élevages et les abattoirs et que des rapports soient publiés sur internet en toute transparence.
Les militants aimeraient également que des caméras de vidéosurveillance soient installée dans ces lieux à l'instar de ce qui se fait en Israël.
S'il se dit lui aussi touché par les images choc publiées par certaines associations, le professeur Régis Bismuth est nuancé sur l'impact qu'elles ont sur les autorités et pour le public. "Cela peut conduire une personne à ne plus vouloir manger de viande pendant deux ou trois jours, puis ces images seront oubliées", estime-t-il.

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