l'élevage, la pêche et la chasse doivent être abolis.
La boucherie planétaire
Par an, dans le monde, environ 60 milliards d'animaux sont abattus pour leur chair, auxquels s'ajoutent des centaines de milliards d'animaux aquatiques (1). L'élevage pollue plus que tous les transports réunis (2), et impose des conditions de vie misérables à la plupart des animaux concernés. 33% des terres arables sont utilisées pour produire l'alimentation de ces animaux captifs tandis que plus d'un milliard d'humains souffrent de la faim (3).
Assurer le bien-être des animaux mangés ?
« La viande oui, mais sans faire souffrir les animaux ». Telle est la position la plus souvent exprimée. Comment pourrait-on s'y prendre pour garantir le bien-être des animaux ?
Il « suffirait » de faire adopter une législation très extensive et très exigeante. De réglementer chaque aspect de leur détention, transport, capture, abattage. Puis de mettre en place un vaste système de contrôles, incitations et sanctions, afin que la réglementation soit rigoureusement appliquée. Vous y croyez ?
Le bonheur de tous ceux qui finiront dans les assiettes « pourrait » aussi être assuré par une attitude de consommation responsable, à condition qu'elle soit adoptée par tous. Fini les automatismes des courses en temps limité. Disparue la propension à choisir le moins cher ou à ne regarder que le rapport qualité/prix. Chacun se livrerait à de longues enquêtes de façon à éviter tout produit ayant causé de la souffrance. Vous y croyez ?
Est-il réaliste de prétendre qu'on dispose des espaces, de la main d'œuvre et de la motivation nécessaires pour offrir une vie correcte aux milliards d'animaux élevés, ou que tous les animaux mangés seront abattus, pêchés ou chassés de façon indolore ?
L'enfermement en cages, l'entassement des animaux dans des bâtiments clos, les mutilations, la détresse due aux mauvaises conditions de transport et d'abattage… inspirent déjà la réprobation du public. En attendant une hypothétique amélioration, ne serait-il pas logique d'arrêter la production de viande tant qu'elle génère une profonde souffrance que personne ne cautionne ?
Vies sacrées des uns, vies jetables des autres ?
Même commis proprement, le meurtre d'un humain est considéré comme le pire des crimes. À l'inverse, l'égorgement des animaux dans les abattoirs, l'asphyxie des poissons tirés de l'eau, sont des activités banalisées. Toute une industrie y travaille. Pourtant, ces animaux sont des êtres conscients ; ils ont des savoirs, des désirs, des émotions.
Comment justifier une telle asymétrie dans la valeur accordée aux vies des uns et des autres ?
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