Philippe Martin, ministre de l’écologie, promeut la souffrance animale
Suite au limogeage de Delphine Batho, c’est Philippe Martin qui lui succède au poste de ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie depuis le 2 juillet. Ses faits d’armes les plus significatifs pour en arriver là sont l’opposition qu’il a montré vis-à-vis des cultures OGM et ses réticences à l’encontre du procédé de fracturation hydraulique pour extraire les gaz de schiste.
Fort bien et c’est ce qui lui vaut, entre autres, le soutien de José Bové et de Cécile Duflot.
Mais qu’en est-il de ses prises de position sur la souffrance animale ? Quasiment aucun média n’en a parlé ou de façon très incomplète. C’est la Ligue Française des Droits de l’Animal qui l’a révélé : ce personnage semble avoir une haine farouche pour une bonne partie du règne animal.
Philippe Martin est pour le gavage des oies, pour la corrida et pour la chasse. Il ne s’agit pas de rumeurs ou de vagues prises de position au détour d’un dîner mondain. En tant que député, il est, en effet, très officiellement inscrit dans trois groupes de l’Assemblée nationale :
- le groupe d’études sur la chasse, qui rassemble 210 députés prônant tout ce qui peut favoriser la chasse en France et dont il était encore le Secrétaire au moment de sa nomination en tant que ministre
- le groupe des 55 députés qui disent soutenir activement la corrida,
- et le groupe des 71 députés initiateurs de la loi du 6 janvier 2006 déclarant le gavage “patrimoine culturel”.
Pour quelqu’un qui est censé protéger la Nature, c’est plus qu’une honte, c’est un scandale. Toutes les pratiques traditionnelles cruelles infligées aux animaux semblent lui plaire. Ce petit monsieur soutient la mort-loisir, la mort-spectacle et la torture-gourmandise.
Sur ce dernier sujet, il y a exactement un an, lorsqu’il apprit que la Californie interdisait la vente de foie gras au nom du bien-être animal, déclara-t-il son soutien enthousiaste à cette avancée humaniste ? Pas du tout. Il fut outré. De quel droit un Etat étranger osait-il dénoncer cette maltraitance animale qui faisait la fortune de ses électeurs du Gers et de ses environs ? Il demanda à tous les restaurateurs et cavistes français d’arrêter de vendre des vins californiens par mesure de rétorsion.
Pour la corrida, même chose : peu importe que des taureaux soient suppliciés et tués puisqu’il trouve que cela représente à ses yeux un beau spectacle et une tradition à maintenir à tout prix. Car, des corridas dans son département, il va y assister à chaque fois qu’il le peut. On l’y voit régulièrement accompagné de Jean Glavany et Jérôme Cahuzac, deux autres hommes politiques aficionados de son parti.
Quant à la chasse, rien ne la justifie de nos jours, son rôle n’étant plus depuis longtemps d’assurer une subsistance dans des régions où il serait difficile de se nourrir. Ceux qui veulent manger de la viande peuvent en acheter dans n’importe quel supermarché ou chez leur boucher. Tuer des animaux soi-même n’a aucune autre justification que celle d’y prendre du plaisir.
Et, pour couronner le tout, Philippe Martin a une position très ambiguë sur l’élevage intensif de poulets. Il a déclaré en 2012 au quotidien Sud-Ouest qu’il était plutôt contre s’il s’agissait du Gers, mais qu’il n’y était pas opposé ailleurs.
Lorsqu’il a pris ses fonctions, Philippe Martin a déclaré dans Le Monde : ”Je ne suis pas perçu comme illégitime à ce poste”. Si, il l’est. Henry-Jean Servat, qui a appris la nouvelle par un de mes tweets, le lui a fait amplement savoir depuis quelques jours, ainsi qu’à tous ses contacts. La Fondation Bardot, le CRAC Europe, la Ligue de Protection des Oiseaux, L214 et bien d’autres ont également réagi. J’ai diffusé aussi l’info à des ONG anglo-saxonnes comme Sea Shepherd, Peta et Earth Activists.
La nomination de Philippe Martin à ce poste est une nouvelle preuve que l’écologie n’intéresse personne au plus haut niveau du pouvoir. C’est un désastre pour la cause de la protection animale. Seules comptent les retombées non pas écologiques, mais strictement économiques. Nicole Bricq n’avait tenu que quelques semaines avant d’être virée pour avoir déplu au lobby pétrolier. Delphine Batho était rigoureusement incompétente. Leur actuel successeur se complaît dans la souffrance animale.
Quelle sinistre farce.
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