SOURCE
SAINT-QUENTIN - A chaque période de vacances, de plus en plus d’animaux sont délaissés. La SPA tire la sonnette d’alarme sur une situation bien trop fréquente.
Jeudi, vers 19 heures, après la fermeture de la SPA, un petit chien a été retrouvé accroché par le collier au portail du centre. Complètement apeuré, il attendait, assoiffé et hurlant à la mort que ses maîtres reviennent le chercher… en vain. C’est la vice-présidente de l’association qui a pris le relais pour accueillir le canidé, après que des riverains aient tenté de le délivrer.
Quelques jours plus tôt, c’est un carton avec une chatte et ses quatre petits qui a été déposé, avec un écriteau : « Nous abandonnons Salem et ses quatre enfants. Nous espérons que vous leur retrouverez une bonne famille. » Mais là, pas de chance. La femelle a réussi à ouvrir le carton et a été retrouvée écrasée sur la route, en face de la SPA.
Des cas comme ça, l’association en voit énormément, « beaucoup trop » même. « La semaine dernière, explique Frédéric Vigneron, responsable des chiens à la SPA, on a ramené quinze chiens dont les maîtres s’étaient débarrassés. »
Délaissés pour cause de départ en vacances, ou par simple ras-le-bol des propriétaires, les démarches pour retrouver ceux-ci sont parfois complexes.
Non pucés et non identifiés, les animaux ont peu de chance de retrouver un jour leur maître. Pourtant, « tout chien, chat ou furet doit obligatoirement être identifié depuis janvier 2012 », récite la vice-présidente de la Société protectrice des animaux.
Et même s’ils sont tatoués, l’association n’est pour autant pas certaine de mettre la main sur le propriétaire. « La dernière fois, nous avons retrouvé le maître d’un des chats, reprend la vice-présidente. Il a refusé de récupérer son animal. »
Dans ce cas, une amende forfaitaire est attribuée à l’irresponsable et souvent, une démarche judiciaire est engagée.
« On achète un chat comme on achète un jouet »
Et si les abandons sont de plus en plus fréquents, l’association a sa petite idée sur le pourquoi du comment. « Les gens ne réfléchissent pas avant d’acheter un animal. On prend un chien pour les gosses, puis on s’en débarrasse car il devient trop encombrant, ou juste pour passer des vacances tranquilles. » Et il n’est pas rare que ceux-ci rachètent, dès leur retour, un chiot pour leur progéniture, car « aujourd’hui, on achète un chat comme on achète un jouet ».
L’animal récupéré par la SPA reste huit jours en fourrière, période durant laquelle son maître peut encore venir le chercher - si toutefois il montre « patte blanche » en prouvant qu’il ne maltraite pas ou n’a pas abandonné l’animal. Il est pendant ce temps ausculté par un vétérinaire. Après qu’il ait été déclaré (ou non) en bonne santé, le chien ou chat est ensuite identifié et pucé si ce n’est pas déjà fait, puis placé à l’adoption.
L’euthanasie n’est envisagée qu’en cas extrême, si la bête ne peut absolument pas être sauvée.
Et le rôle de la SPA ne s’arrête pas là : « Les délais peuvent varier d’une journée à plus de quatre ans, s’attriste la vice-présidente. On fait des appels aux dons et à l’adoption, mais ce n’est pas facile de recaser les animaux, surtout en période de vacances. »
Pour pallier ce genre de situations, l’association préconise de bien réfléchir avant d’envisager l’achat d’un partenaire à quatre pattes et la vice-présidente de marteler : « Stérilisez vos animaux si vous ne pouvez pas prendre en charge de portées ! »
Le cas échéant, « ne vous en débarrassez pas en les donnant à n’importe qui », complète-t-elle, ou pire, les vendre sur internet, comme c’est fréquemment le cas sur leboncoin.fr, qui ne se soucie pas, selon elle, de savoir si les animaux sont identifiés ou pucés.
Un appel à la responsabilisation est donc lancé, afin de désemplir les SPA de la France entière, « pleines à craquer », et encore davantage bondées sur les périodes de vacances.
« Ces procédés vont à l’encontre de la protection animale, termine-t-elle, y’en a marre ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire