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Les pénibles images d'euthanasies tournées à Berger blanc ont valu au maire Gérald Tremblay de virulentes critiques de la part de l'actrice française et militante Brigitte Bardot. Dans une lettre qu'elle a fait parvenir au maire hier, Mme Bardot l'exhorte à résilier les contrats octroyés par la Ville à «cette horrible société».
«Cela a été presque au-delà de mes forces de regarder ce qui se passe à la fourrière municipale de Montréal Le Berger blanc. Certaines des images du documentaire tourné en caméra cachée sont insoutenables et resteront à jamais gravées dans ma mémoire, écrit Brigitte Bardot. Laisser ce camp de la mort opérer sous votre autorité vous rend complice des tortures infligées et dénote une insensibilité inquiétante.»
Mme Bardot réclame du maire qu'il mette fin aux contrats de Berger blanc et qu'il veille à ce que «l'employé tortionnaire» soit jugé pour ses «actes de cruauté, ce sadisme apparenté à du nazisme». «Malgré les massacres des phoques, véritable génocide animalier et honte de l'humanité, le Québec est un pays civilisé, évolué... Alors, pourquoi se conduit-il comme un pays barbare, primaire envers les animaux?» demande-t-elle.
Sous haute surveillance
Le maire Tremblay n'a pas semblé ébranlé outre mesure par les critiques de l'actrice: «C'est très agréable de recevoir une correspondance de Brigitte Bardot, mais je dois vous dire qu'on n'a pas attendu que Brigitte Bardot nous fasse signe pour poser des gestes concrets», a-t-il indiqué hier.
Le maire a expliqué que depuis la diffusion du reportage de l'émission Enquête de Radio-Canada il y a deux semaines, une série de mesures ont été adoptées pour resserrer la surveillance des activités de Berger blanc. «À toutes les fois qu'il va y avoir des euthanasies, on va avoir des employés présents. Pendant les périodes où il n'y en a pas, il va y avoir des caméras et on va visionner les vidéos sur une base régulière», a-t-il dit.
Gérald Tremblay n'écarte pas la possibilité de mettre sur pied un service animalier municipal comme l'ont suggéré les partis d'opposition. Un tel service coûterait 5 millions par année, avance-t-il: «Je pense que ça mérite d'être analysé. Je considère que ce n'est pas uniquement une question d'argent, mais 5 millions, c'est beaucoup.»
Deux arrondissements montréalais, Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce et le Plateau-Mont-Royal, ont déjà annoncé qu'ils mettaient un terme à leurs contrats avec Berger blanc pour plutôt confier des mandats à la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA). Les huit autres arrondissements ayant des contrats avec la fourrière privée ne pourront vraisemblablement pas les imiter étant donné la capacité d'accueil limitée de la SPCA.
Champions de l'abandon
Une étude sur la faisabilité d'un projet de fourrière municipale s'impose, estime la chef de l'opposition, Louise Harel, mais il est plus urgent encore de lancer une vaste campagne de sensibilisation auprès des Montréalais, car ils sont plus nombreux qu'ailleurs au Canada à abandonner leurs animaux de compagnie. La SPCA estime qu'environ 50 000 chiens et chats échouent dans les fourrières et refuges à Montréal alors que Toronto, qui dispose d'un service animalier municipal, en recueille environ 20 000.
«Il faut que les Montréalais cessent d'être les champions de l'abandon», a fait valoir Louise Harel, lors d'une conférence de presse hier matin en compagnie de cinq maires d'arrondissement de son équipe. Selon elle, une réflexion doit être engagée sur le commerce des animaux car les animaleries sont plus accessibles que les refuges à Montréal. Il est donc plus facile d'acheter un animal, parfois sous le coup de l'impulsion, que d'en adopter un.
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