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Lors de l'assemblée générale des entreprises françaises de la viande (Sniv-SNCP), qui s'est tenue le 2 octobre 2012 à Paris, son président, Jean-Paul Bigard, a comparé l'état de la filière à celle de l'automobile : « Alors qu'il faudrait défendre l'industrie de l'abattage, c'est plutôt le sentiment d'abandon qui prédomine », a-t-il souligné, regrettant de ne pas être davantage défendu, y compris par les éleveurs.
En 2011, les industriels ont perdu 4 euros par porc abattu. Il s'alarme aussi de l'état de l'élevage français : la France a perdu, en trente ans, 20 % de son élevage bovin et, en dix ans, 15 % de son cheptel porcin.
« Le premier des risques est celui que fait peser la filière végétale sur la rentabilité et la pérennité des productions animales européennes », a-t-il affirmé. Jean-Paul Bigard ne voit pas comment répercuter, sur le produit final, le coût lié à la spéculation sur les matières premières. « On n'aura pas à la fois l'indépendance alimentaire et l'indépendance énergétique », a-t-il martelé, en demandant de revoir les usages non alimentaires des cultures, en particulier pour les biocarburants d'origine végétale.
S'emportant contre les attaques quasi quotidiennes contre la filière de la viande, il a insisté : « Trop, c'est trop. » Il a aussi rappelé « qu'il n'y a pas plus de fierté à produire un produit de haut de gamme qu'un produit quotidien ». Avant d'investir des marchés lointains, il redit que la filière est d'abord à construire en France.
Enfin, il a demandé aux pouvoirs publics français de ne pas être plus exigeants que ne l'est l'Europe. Il les a aussi appelés à arbitrer la question de l'abattage rituel et à réorganiser l'équarrissage.
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