SOURCE ET SUITE
SYMPA CE TEXTE..
Des centaines de millions d'animaux, espèce vivante, de toutes
familles, entourés de barres de fer, les membres attachés, la chair
meurtrie par des traitements chimiques, agonisaient chaque jour, dans
des camps, des laboratoires ou d'autres locaux divers, fermés à
l'extérieur, spécialement conçus pour eux par des hommes, espèce vivante
aussi, dans l'intention de "nourrir les populations".
On racontait partout que le "bien-être" animal était respecté. En
France, c'était d'ailleurs devenu une Loi grâce à une décision du
Président de la République.
La vérité était très différente.
On jetait à la mer des veaux ou des agneaux malades encore vivants
pendant des voyages de plusieurs milliers de kilomètres, voyages qui les
amenaient vers d'autres pays (où existaient aussi des veaux et des
agneaux), pour être engrossés, tués et mangés. On écorchait vifs des
petits cochons pour les castrer parce que des cochons castrés ça coûte
moins cher à nourrir. On bourrait d'aliments industriels des canards
avec des appareils spéciaux en métal pour que leur foie grossisse au
maximum pour faire "classe" sur la table des festins d'humanoïdes. On
bloquait les membres de lapins, de chiens, de chats, de singes, de
souris sur des étals de laboratoires d'expérimentations pour pouvoir
sans gêne leur infliger des tortures, celles-ci étant justifiées dans le
cadre de tests sur des produits inutiles mais prisés par les
humanoïdes-consommateurs ou dans l'optique de récupérer des informations
sur leurs propriétés uniques qui rendraient service à l'humanoïde,
limité dans ses capacités. On arrachait sans ménagement les petits des
femelles mammifères pour que leur lait soit uniquement réservé aux
humanoïdes (même s'il est avéré que le lait, consommé après la période
de croissance, est pour eux un facteur de vieillisemment prématuré). On
kidnappait sans crainte et sans scrupule des animaux sauvages au moyen
de ruses perverses, les arrachant à leur famille et à leur société, pour
les présenter, dans ce qu'on appelle des cirques ou des zoos, aux
regards avides de sensations exotiques d'humanoïdes frustrés. On
entassait des dizaines de lapins dans des petites cages en fer et les
petits qui naissaient se retrouvaient souvent agonisant accrochés aux
barres de fer de leur cage, d'autres blessés, marqués par des plaies
purulentes, étaient soit éjectés vers des poubelles, soit bourrés
d'antibiotiques pour les faire rester dans le nombre prévu pour les
commandes (afin de ne pas avoir de pertes "économiques"). On provoquait
artificiellement des naissances d'animaux pour alimenter encore plus
l'usine à produire de la viande. On broyait vivants des petits poussins
en les faisant passer à travers des machines à broyer parce qu'ils
n'étaient pas adaptés au commerce de l'agro-alimentaire. On inventait
même des techniques pour que tel ou tel animal devienne un autre animal :
la vache-hublot, par exemple, dont on a ouvert une partie du corps pour
que des humanoïdes puissent observer son système de digestion dans le
but de le pervertir, de l'altérer, pour qu'elle devienne omnivore (et
puisse engloutir toutes les saloperies de l'alimentation industrielle).
On râclait avec des machines géantes les fonds marins pour récupérer ce
qui pouvait se vendre (selon les critères de la gente multinationale des
"marchés") , le reste on le rejetait par-dessus bord, à moitié mort.
Cette énumération n'est pas exhaustive mais permet d'avoir une
certaine vision et une vision certaine de ce qu'il se passait au XXIème
siècle.
C'était comme ça en ce temps-là et ils étaient rares ceux qui, parmi
les vivants humanoïdes, avaient décidé pour leur santé mentale de ne
plus cautionner ces horreurs et pour leur santé physique de ne plus
s'alimenter de "viande" ou de produits dérivés de chair animale qui
contenaient en eux toutes les toxines dues à leurs souffrances.
Leurs luttes pour la défense des animaux restaient cependant
inaudibles, mal interprétées. Elles étaient même ridiculisées, comme
dans le cas des animaux sauvages, par le directeur des cirques Pinder,
monsieur Elderstein ou celui des cirques Bouglione, elles servaient même
d'argument aux nostalgiques de régimes dictatoriaux qui les prenaient
pour des demeurés, jugeant que leurs luttes pour la défense des animaux
excluaient celles pour la défense des humains. Tout ceci était
évidemment complètement faux mais ils ne parvenaient pas à le faire
entendre.
C'est alors que les animaux eux-mêmes prirent des décisions. Le monde
animal s'était si longtemps sacrifié pour les hommes afin de les
satisfaire (les chevaux pour leurs guerres, les souris, les singes, les
lapins, les chiens, les chats pour leurs expériences scientifiques, les
boeufs, les vaches, les cochons, les volatiles, pour leur alimentation,
les éléphants pour leur cupidité et tant d'autres!) que leur ingratitude
forcenée, quasiment délibérée lui devint insupportable. Les animaux
s'organisèrent entre eux, chacun appportant ses propres compétences, ses
propres forces et personne (parmi les humanoïdes) ne comprit vraiment
d'où et comment ces décisions avaient été transmises mais les résultats
furent fulgurants.
Aux Etats-Unis d'Amérique, au Brésil, en Chine, en Orient et en
Occident, en Europe, au Nord et au Sud, on recensa des centaines de
millions de morts prématurées d'humanoïdes, directement liées à la
consommation de viandes et de produits dérivés.
Quelques hommes, quelques femmes, plus tard, cherchèrent à comprendre
ce qu'il s'était passé et leurs enquêtes aboutirent à re-découvrir des
lois universelles qui peuvent se résumer ainsi : tout est lié, tout est
vibration, le bien ou le mal que tu fais te revient au centuple, le
temps n'a pas d'existence, chaque être est unique...
Fin de la fiction et bonne méditation!
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