UN TEXTE PAS MAL COMPLIQUE, MAIS LE PRINCIPAL A SAISIR EST CLAIR..
CHACUN DE L' HOMME OU DE L' ANIMAL A SES PROPRES FONCTIONS BIEN DEFINIES SELON SON ESPECE.
L' ANIMAL EST TOUT AUSSI CAPABLE DE POSSEDER L' INTELLIGENCE QUI LUI EST NECESSAIRE POUR OBTENIR LES BUTS QU' IL SE DEFINIT.
AU FINAL,MA CONCLUSION ... SI NOUS NE COMPRENONS PAS BIEN LES ACTIONS DES ANIMAUX.. QUE DOIVENT ILS PENSER DES NOTRES????
CAR A MON AVIS CERTAINS D' ENTRE EUX NOUS OBSERVENT ET RESTENT TOUT AUSSI SCEPTIQUES QUE NOUS LE SOMMES NOUS DEVANT LEURS COMPORTEMENTS OU ACCOMPLISSEMENTS (QU' EUX) DEVANT CERTAINS DE NOS COMPORTEMENT D' HUMAINS......
Partons du principe que l’homme est à la fois supérieur et inférieur à l’animal et du principe opposé que l’animal est supérieur à l’homme et en même temps inférieur puisqu’il ne le sait pas. L’infériorité ou la supériorité étant moins décisive que le fait de le savoir ou pas… tout en sachant que ce savoir humain ne se sait pas tant qu’il n’a pas atteint le savoir sur le savoir, tant que son "œil du dedans" ne se voit pas en train de voir. Si bien que peu y arrivent. Incapables de se hisser à ce niveau ils restent dans l’animalité sans le savoir et sans qu’on puisse le leur faire savoir. Fils de Darwin, ils deviennent alors des moins-humains, et pas des plus-animaux. Le tragique est là.
Prenons la pariade des oiseaux. Qui n’a été ébranlé par la beauté, la délicatesse, le sens caché de la danse faite par le mâle pour attirer la femelle ? Elle nous laisse pantois. On en voit la beauté sans en comprendre le sens. Pas le sens final, qui est la pariade, mais le détail des gestes qui pour nous humains constituent une danse, c'est-à-dire des mouvements du corps qui n’ont plus rien à voir avec la fonction reconnue à l’oiseau d’être celui qui vole et qui pour cela a des ailes. Quand il danse, ses ailes ne lui servent plus à voler mais à proposer un message qui, par une beauté pècheresse, nous ôte la possibilité de comprendre. Tout se passe comme si ses ailes délaissaient leur fonction première pour en acquérir une autre dont nous ne pouvons pas saisir le sens mais que notre intuition, notre capacité d’être humain à saisir le beau, fait que nous lui en accordons un. Des membres qui servent à se sustenter en l’air, soudain délivrent à celle pour qui ils sont faits, un message qui n’a plus rien à voir avec le vol mais avec l’amour. Chez l’humain de même, personne ne conteste que les bras ont la fonction première de permettre au possesseur d’accomplir gestes et mouvements destinés à entretenir sa vie, satisfaire ses besoins. Mais que deviennent ses bras dans la prière? L’homme le sait intuitivement, il n’est pas surpris lorsqu’il joint les mains de sentir qu’en lui se passe autre chose que ce que les mains produisent dans leur agir sur le monde. Il joint les mains et ces deux outils deviennent les agents d’un recueillement, d’une demande adressée on ne sait pas à qui, une prière, une imploration. Ce geste devient extraordinaire et ne peut plus être interprété ou compris par les canons habituels de la rationalité… et celui qui observe ce geste n’a également aucun doute sur son sens même si ce sens lui parait, à lui athée, dépourvu de sens. Qui donc habite l’intelligence de l’oiseau lorsqu’il comprend la danse de son amoureux ? Que lui permet-elle de saisir de ces mouvements complexes et mesurés, quels effets engendrent-ils dans son "intuition animale" devant laquelle nous restons muets de non-savoir? Pourquoi notre intelligence humaine si prompte à saisir bien des choses profondes, est-elle incapable de "comprendre" le sens du message que l’oiseau délivre et qui se trouve dans l’échelle des êtres bien au dessous de nous? Pourquoi ne savons-nous plus "danser-oiseau", n’avons-nous plus, nous humains, de vérités-qui-se-dansent? Qui a donné à l’oiseau des rémiges qui prient ?
On pourrait tout aussi bien prendre la construction du nid devant quoi notre savoir s’étrangle. Comment construire un nid de brindilles, les assembler, les coller, sans mains ‒seulement avec un minuscule bec‒, sans aucun plan préétabli, afin que la deuxième brindille vienne se coller à la première, la troisième à la seconde et ainsi de suite, pour qu’à la fin surgisse cet habitacle si solide au regard de la technologie aviaire, où seront accueillis en nombre œufs et nouveaux nés? Et si au lieu de brindilles, Moi, cigogne, ai le devoir de charrier et assembler des branches, mon mérite déborde plus encore l’étendue de mon envergure. L’humain que je prétends être est convaincu qu’avec ses mains, si merveilleusement aptes à tous les savoirs, il n’aurait pas été capable de le bâtir, que la science de la construction du nid lui échappe. Cette capacité est-elle supérieure ou inférieure à la capacité du singe à utiliser un outil pour attraper une banane hors de portée, sur quoi les savants s’extasient depuis 1950 ? Ou bien celle du corbeau capable non seulement d’utiliser l’outil mais de le confectionner? La pariade des oiseaux ne propose-t-elle pas de mystère plus grand ?
D’autant plus grand que si, par aventure, revenu à mon humanité, celle qui me fait écrire ici mon admiration, je la compare à nos pauvres gestes d’amour -quand homme ou femme, nous tentons de nous approcher l’un de l’autre en vue de nous aimer, – je m’effondre devant la petitesse de mes signaux, la pauvreté de mes gestes et de mon langage. Hommes, nous cachons mal un désir déconnecté de tout projet autre que jouissif. Le monde vivant non humain lui, ne jouit pas, il met en scène l’intemporelle et vierge diaspora de la Vie. L’accouplement chez nous, avant, pendant et après est, à l’échelle de celui de l’oiseau, d’une tragique médiocrité. Les humains ne savent pas ce que c’est l’Humain, c’est pourquoi ils sont inférieurs à eux-mêmes et aux animaux. C’est ce que Denis Baupin eût aimé pratiqué mais en fut incapable par manque de "De natura rerum".
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