C'est un témoignage glaçant. Un ancien inspecteur des services vétérinaires dénonce, mardi 17 mai dans Libération, les conditions de mise à mort des animaux dans les abattoirs français. "Nous sommes tous complices de cette barbarie", estime Martial Albar. En 2016, en France, on n'est toujours pas capables de tuer des animaux sans les faire souffrir".
Il décrit des abattoirs où l'objectif premier "n'est pas d'éviter de la douleur à l'animal mais de sécuriser le travail du tueur". Les procédés d'étourdissement - choc électrique, pistolet à tige perforante - n'endorment pas l'animal. "Parler d'anesthésie est un pur mensonge, une tromperie", dénonce-t-il, en donnant des exemples d'animaux conscients au moment de la saignée ou du dépeçage.
Des consignes peu respectées
"Dans tous les cas, la mort met du temps à venir", résume-t-il. L'employé de l'abattoir est censé attendre que l'animal soit mort avant de continuer à le travailler, mais "ce n'est pas du tout ce qui se passe". Pour éviter ces scènes d'horreur, encore plus terrible lors des abattages rituels sans étourdissement, Martial Albar recommande de sectionner la moelle épinière au niveau des premières vertèbres cervicales, pour entraîner "une insensibilité totale".Ces derniers mois, les vidéos de l'association L214, qui s'est infiltrée dans plusieurs abattoirs, ont relancé le débat sur la souffrance animale. Une commission d'enquête parlementaire a été mise en place pour faire la lumière sur ces dysfonctionnements. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, doit être auditionné mercredi et jeudi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire