vendredi 11 mars 2016

INFECT CHASSEURS!! VACHES TUEES A BOUT PORTANT A LA FRONTIERE CATALANE


 Vache à l'abattoir

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Pour les vaches « sauvages », l’actualité est une nouvelle fois sanglante : en février 2016, une vingtaine d’entre elles ont été tuées par des chasseurs.
Régulièrement, des vaches sont en effet tuées à bout portant à la frontière catalane. Leur crime ? Ne pas faire partie d’un élevage mais être « sauvages » ; autrement dit, vivre en étant indépendantes des humains. Abandonnées il y une vingtaine d’années par un éleveur cessant son activité, ces « vaches errantes » ont vu leur nombre augmenter progressivement et il est aujourd’hui estimé entre 300 et 400 animaux.
L’adaptation remarquable dont ces bovins ont su faire preuve n’est en fait pas si étonnante lorsqu’on sait qu’à l’autre bout de la frontière franco-espagnole, du côté basque, quelques 600 vaches de race betizu (prononcer bétissou) vivent de façon quasi ou totalement sauvage, essentiellement dans les Pyrénées espagnoles, une petite centaine du côté français. Certains estiment qu’elles sont les plus proches parentes des aurochs du néolithique, d’autres qu’elles seraient issues de vaches domestiques retournées il y a bien longtemps à l’état sauvage, mais cette incertitude quant à leur origine n’enlève rien à leur particularité d’être des vaches autonomes. Petites, légères et agiles, les belles Betizus sont parfaitement adaptées à leur environnement montagnard escarpé, couvert de bois et de landes. Et, elles aussi, sont « régulées » au fusil.
Du côté des Landes, une soixantaine de vaches de race marine connaît une semi-liberté : ce sont les rescapées de ces petites vaches alertes qui peuplaient jadis les marais, les forêts et les dunes de la région, avant d’être pour ainsi dire exterminées entre 1940 et 1950. Leur présence, attestée depuis au moins le XVIIIe siècle, serait liée à une forme d’élevage très extensif. Ces animaux sont aujourd’hui acceptés parce qu’ils vivent dans des endroits semi-marécageux où les humains vont rarement, et allaient autrefois surtout pour les tuer lorsque l’envie leur venait de les manger, ou de les capturer pour s’amuser à leurs dépens lors de courses. Aujourd’hui, soigneusement contrôlées, elles sont protégées au titre de la biodiversité et parce qu’elles participent à « la gestion des milieux humides ». De leur côté, en broutant, les vaches catalanes maintiennent les espaces ouverts, ce qui lutte contre les incendies.
Mais Betizus et vaches catalanes dérangent, leurs déplacements sont perçus par beaucoup comme des « divagations » et leur liberté semble intolérable. Lors de l’été caniculaire de 2015, des vaches catalanes se sont approchées de jardins où, à la recherche d’eau et de nourriture, elles ont brouté des fleurs et se sont aventurées dans des potagers, escaladant murets et clôtures, traversant routes et autoroutes. Elles l’ont payé de leur vie, vingt-cinq vaches, veaux et taureaux ont été tués par des chasseurs à la demande des autorités, pressées de satisfaire une population « excédée » par leurs dégradations. En février 2016, nouvelle tuerie avec vingt animaux abattus.
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semblerait ainsi que les animaux ne puissent désormais exister en France que s’ils entrent dans des catégories bien définies. Les bovins doivent être domestiqués et sous le joug humain. Les animaux dits « sauvages » sont de leur côté tolérés s’ils ne présentent aucun désagrément pour les humains (ainsi les loups sont-ils activement combattus parce qu’ils s’intéressent aux moutons, propriétés humaines destinées à l’abattoir) et parce qu’ils sont source de distraction pour les chasseurs. Quant aux espèces protégées, elles sont acceptées puisque perçues comme bénéfiques à la biodiversité, à l’environnement et souvent aussi au tourisme, mais les individus ne comptent pas et leurs populations peuvent être « régulées ». Les bouquetins du Bargy, théoriquement protégés sur tout le territoire national depuis 1981, sont par exemple actuellement massacrés par centaines sous le prétexte, très controversé, qu’ils seraient porteurs de la brucellose, maladie qui serait transmissible aux animaux d’élevage et qu’ils auraient eux-mêmes attrapés par des bovins…
Les vaches sont des animaux intelligents et sensibles, elles ressentent des émotions telles que l’affection, la rancune ou la tristesse, elles sont capables de s’organiser en troupeaux autonomes, mais cela ne les sauvera pas. Ces vaches affranchies de l’asservissement humain sont en sursis ou condamnées, à moins peut-être d’intégrer la catégorie « biodiversité » ou tout autre statut les protégeant plus ou moins efficacement des balles ou du couteau du boucher, et ce tant qu’on y trouvera un intérêt.


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