SOURCE ET SUITE
ÉCHOUAGE. Il y avait eu deux années d'amélioration.
Mais les premiers chiffres de 2016 relevant les cadavres de cétacés
retrouvés sur les plages françaises ne sont pas réjouissants. Ainsi,
depuis le début du mois de mars, plus de 150 cadavres ont été retrouvés
échoués sur les côtes Atlantique et de la Manche (en sachant que 70% des
effectifs d'échouage annuels sont recensés durant les 6 premiers mois
de l'année). Que ce soient des dauphins communs (Delphinus delphis), des marsouins communs (Phocoena phocoena) ou des phoques, la plupart ont été les victimes malheureuses de la pêche hivernale.
"Si
l'échouage après une mort naturelle est évidemment possible, la
majorité des cétacés recensés sont bien morts des faits de captures
accidentelles", explique à Sciences et Avenir Willy Dabin, du domaine légiste de l'Observatoire Pelagis à l'Université de La Rochelle. "La
dérive des cadavres à la côte est normale en période hivernale, du fait
des fréquences de vents d’ouest de fortes intensités. Ce qui l’est
moins, c’est la mortalité additionnelle liée à la pêcherie, un phénomène
connu depuis les années 1980 avec l’émergence du chalut pélagique", ajoute-il.
En effet, c'est la pêche au chalutier qui est surtout mise en cause.
Cette pratique consiste à la capture de poissons en laissant traîner
derrière un bateau le chalut, un filet en forme d'entonnoir à seulement
quelques mètres sous la surface de l'eau. Ce chalutage pélagique est
rapide et efficace, mais est très peu sélectif. C'est ainsi que sont
piégés dans les mailles du filet, en compagnie des poissons recherchés
par les pêcheurs, des animaux comme le dauphin ou le marsouin. "Ce
qu’il faut savoir c’est qu’un chalut c’est 90 m d’ouverture horizontale
et 70 m d’ouverture verticale et 152 m de long, formant un entonnoir qui
traîne derrière les bateaux (2 unités, en général) pendant 6 à 8 heures
d'affilée et remonte parfois de 1 à 10 dauphins", détaille M. Dabin. Une pratique qui empêche la bonne préservation des ressources marines et qui, in fine, provoque une surpêche pour compenser les déficits induits. "C'est un cercle vicieux, qui n’est pas forcément la faute des pêcheurs ou des consommateurs. C’est juste un sujet mal géré", précise le responsable de l'Observatoire Pelagis.
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