UN PEU LEGER A MON AVIS..
D' AUTRE PART LES VETERINAIRES EXERCENT LE PLUS SOUVENT AUTOMATIQUEMENT EUX AUSSI SANS VRAIMENT AIMER LES ANIMAUX.. SINON POURQUOI NE LES A T ON JAMAIS ENTENDUS AVENT DENONCER EUX MEMES DE TELLES PRATIQUES QUI NE SONT SANS DOUTE PAS UN SECRET POUR EUX..
ALORS JE SUIS UN PEU ECOEUREE PAR LEUR MANQUE D' EMPATHIE
Société
A la suite de la
nouvelle affaire de maltraitance dévoilée dans l'abattoir du Vigan
(Gard), le président du Syndicat national des inspecteurs en santé
publique vétérinaire (SNISPV) estime qu'aujourd'hui les enjeux de
protection animale doivent être placés au même niveau que ceux de
sécurité sanitaire et de sécurité au travail. Le regard de la société
civile peut aider le vétérinaire inspecteur à mieux faire respecter les
règles de protection animale. Laurent Lasne milite pour la création de
commissions locales pour y associer un regard de la société civile.
■ La Dépêche Vétérinaire : La
nouvelle vidéo de l'association L 2014 sur la maltraitance animale en
abattoir (en l'occurrence celui du Vigan dans le Gard) interpelle une
nouvelle fois l'opinion publique après le scandale d'Alès (dans le même
département). Le ministère de l'Agriculture diligente une enquête.
Quelles actions concrètes attendez-vous du ministère de tutelle ?
Laurent Lasne, président du SNISPV : Les images de cette nouvelles vidéo sont profondément choquantes, plus encore que celles filmées à l'abattoir d'Alès.
A
Alès, on observait des procédés inadaptés auxquels il n'était pas
remédié. Des animaux égorgés qui restaient conscients plusieurs minutes
sans qu'il ne soit mis fin à leurs souffrances, une sorte de coupable
négligence.
Ici on a affaire à des actes positifs de maltraitance, voire de cruauté, avec des opérateurs qui s'en amusent.
Il
y a visiblement un problème de formation du personnel, peut-être même
un problème de capacité intellectuelle, voire de santé mentale. Il est
difficile d'en appeler au ministre.
■D.V. : Du côté de l'abattoir d'Alès épinglé en octobre, est-ce que les conditions ont évolué favorablement ?
L.L. :
L'affaire judiciaire est en cours et on peut imaginer que l'abatteur et
les salariés, après plusieurs semaines de chômage partiel, sont
désormais plus attentifs au sujet de la protection des animaux !
Il
est bien dommage qu'il ait fallu en passer par cette affaire médiatique
et que les mises en demeure de la DDCSPP* n'aient pas suffit à faire
évoluer la situation.
■D.V. :
Ces affaires desservent profondément l'élevage et choquent, outre le
grand public, éleveurs et vétérinaires qui ont à coeur de s'assurer du
bien-être des animaux. Pensez-vous que ces cas de maltraitance en
abattoir soient répandus ?
L.L. : Oui, ces images choquent les professionnels comme les consommateurs.
Elles sont précisément diffusées à cet effet par une association qui prône le végétarisme.
Évidemment
que ces images ne représentent pas le quotidien des 280 abattoirs de
France, mais ces dérives restent trop fréquentes pour être ignorées.
■ D.V. : Quels seraient les remèdes de fond pour bannir durablement la maltraitance en abattoir selon vous ?
L.L. :
Je pense qu'historiquement les ouvriers d'abattoir étaient peu
sensibilisés au sujet de la protection animale. Ils étaient surtout
recrutés sur leurs capacités physiques et plutôt sur leur
" insensibilité " : capacité à donner la mort et à supporter la vue du
sang.
La prise en compte des enjeux
d'hygiène et de sécurité sanitaire a pris du temps, plusieurs décennies.
Les enjeux de sécurité au travail ont également été longs à percer dans
ces entreprises viriles où les hommes, " durs au mal ", ont longtemps
été réticents à utiliser les moyens de protection.
L'encadrement
des abattoirs n'a pas non plus toujours été très sensible à la
protection des animaux, perçue comme une charge improductive
(investissement dans du matériel de contention, ralentissement des
cadences...).
Le vétérinaire inspecteur
et les techniciens des services vétérinaires, chargés de faire
appliquer ces règles, étaient et sont encore souvent perçus comme des
empêcheurs de produire en rond.
Aujourd'hui,
les enjeux de protection animale doivent être pris en compte au même
niveau que ceux de sécurité sanitaire et de sécurité au travail.
Deux
facteurs peuvent y aider. D'une part, les abatteurs et leurs salariés
devraient avoir compris qu'il s'agit d'un préalable pour l'acceptabilité
à consommer des viandes. C'est clairement leur activité et leurs
emplois qui sont en jeu. Les initiatives de L214 devraient au moins
avoir le mérite d'aider à cette prise de conscience.
Les
abatteurs qui continueraient à tolérer ces pratiques font courir un
réel risque à leurs entreprises et à toute la filière, y compris les
éleveurs et les bouchers qui pourtant dénoncent ces pratiques !
D'autre
part, le regard de la société civile peut aider le vétérinaire
inspecteur à mieux faire respecter les règles de protection animale.
Aujourd'hui, l'abattoir est une boîte noire dans lequel les services
vétérinaires sont bien seuls à intervenir, parfois même dans l'ignorance
de leur hiérarchie administrative.
Les vidéos volées ne sont évidemment pas une solution car elles donnent une image partiale et partisane de l'abattoir.
Mettre
une webcam au poste de saignée pour un contrôle direct par le grand
public sur Internet n'est pas non plus une solution car la protection
animale est un sujet technique et il est très facile par exemple de
confondre les mouvements réflexes - parfois spectaculaires - d'un animal
inconscient avec la souffrance d'un animal conscient.
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