SOURCE ET SUITE
Je me réveille à La Madrague vers 9 heures, m’occupe de mes neuf chiens
et six chats, puis de moi. Après, j’appelle la fondation pour un tour
d’horizon. Bernard, mon compagnon et mari, me sert d’intermédiaire avec
les fax et les e-mails. Je n’ai ni ordinateur ni tablette. Pas même de
portable, cet instrument qui sert aussi à faire d’horribles selfies – on
ne peut aller nulle part sans que quelqu’un se colle à vous ! La
journée commence donc avec le courrier. Je reçois quelque 60 à 70
lettres par jour. Je réponds moi-même à celles qui sont importantes ou
me touchent. A 13 heures, je vais à La Garrigue, ma ferme, retrouver mes
autres animaux, une cinquantaine, parmi lesquels Candy le poney et
Bonhomme l’âne, vivant en liberté en compagnie de sept cochons, huit
chèvres, autant de moutons, deux boucs, une tortue, des oies, des
canards, des poules et dix-sept chiens et chats. Là, je me consacre à la
fondation. En trois décennies, elle a pris beaucoup d’importance. Vers
18 heures, fatiguée, je regagne La Madrague. Il faut reconnaître que je
n’ai jamais eu autant de travail que maintenant, à 83 ans ! Je dîne avec
Bernard, passe quelques coups de fil et me couche. Je ne vais jamais à
Saint-Tropez. Non seulement pour ne pas risquer de provoquer d’émeute ou
me mettre en danger, mais parce que ça n’a plus rien du petit port de
pêche que j’ai connu. C’est devenu une vitrine du luxe, un lieu sans
âme.
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