SOURCE ET SUITE
Le dernier ouvrage de Fabrice Nicolino, rescapé du massacre de
Charlie Hebdo du 7 janvier dernier, dessine les liens qui existent entre
les alchimistes d’antan, l’industrie chimique d’aujourd’hui et les
millions de molécules qui polluent aujourd’hui la planète et ses
habitants.
De l’acide nitrique aux nanotechnologies, en
passant par les plastiques, le Zyklon B, les gaz de combat, l’agent
orange, l’atrazine, l’amiante, les phtalates et le bisphénol,
l’industrie aura synthétisé en un peu plus d’un siècle plusieurs
dizaines de millions de substances chimiques différentes. Ce sont ces
substances, et surtout l’utilisation qui en a été faite et ses
conséquences, que Fabrice Nicolino raconte et dénonce dans ce livre. Il
explique comment l’industrie chimique (représentée par les BASF, Bayer,
Syngenta et consorts) et l’État se sont accointés, au tout début du
XXème siècle, pour fabriquer des armes de guerre. Et accuse l’État
d’avoir fermé les yeux sur les effets de toutes ces substances sur la
santé humaine, la faune, la flore, les sols, l’air, l’eau, l’atmosphère,
le climat, etc. Alors qu’on retrouve ces substances partout : non
seulement dans le moindre objet d’usage courant actuel (sacs, meubles,
jouets, vêtements, électroménager, agriculture, etc.), mais aussi sur le
dos de fourmis d’Amérique tropicale ou encore au cœur du bassin du
Congo. Fabrice Nicolino n’épargne pas non plus les autorités publiques,
que ce soit l’OMS, la FAO ou encore l’autorité européenne de sécurité
des aliments (EFSA), dont il dénonce les conflits d’intérêts. Un ouvrage
anxiogène mais argumenté, grâce à une très riche documentation,
historique et scientifique. « Il s’agit bien d’un emballement général de
collisions, au sens chimique. Les tenants de la chimie industrielle
aiment comparer la vie à un jeu de Meccano. Mais la vie n’est pas un jeu
».
Un empoisonnement universel, de Fabrice Nicolino, paru en septembre 2014
Les liens qui libèrent
23 euros
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