SOURCE ET SUITE
Dans ses Confessions d’une mangeuse de viande, Marcela Iacub,
juriste spécialiste des questions de bioéthique, avoue que, longtemps,
elle a été carnivore. Jusqu’au jour où elle a entendu bêler les
côtelettes… « Une bête crie dans notre assiette et, pour qu’elle y
arrive, il a fallu lui ôter la vie. Par le fait même de mettre ce
morceau de viande dans votre bouche, vous participez à ce meurtre. »
L’Américain Jonathan Safran Foer, auteur de Faut-il manger les animaux ?,
le livre événement qui a relancé le débat sur les horreurs de
l’industrie agroalimentaire, est lui aussi devenu végétarien, tout en
plaidant pour un élevage responsable, soucieux du bien-être des animaux
et de l’environnement.
Actuellement, la réalité est terrifiante : poussins hachés menu,
poulets ébouillantés vivants, porcs mutilés, poissons d’élevage dévorés
vivants par les poux de mer… Tous sont malades, gavés d’antibiotiques
nocifs pour notre propre santé. Dans un souci de rentabilité, les
éleveurs créent des races dégénérées, plus sensibles au stress – donc
qui souffrent plus. Aux États-Unis, 99 % des bêtes vivent de leur
premier à leur dernier jour un véritable enfer, confinées dans des
espaces exigus, irrespirables, traitées et abattues d’une manière
parfois ouvertement sadique. Les éleveurs qui aiment leurs bêtes
finissent quand même, presque toujours, par les conduire dans des
abattoirs, où leur bien-être n’est pas respecté. Faute de structure plus
humaine.
Sommes-nous mieux lotis ? Pas vraiment, à lire le Dictionnaire horrifié de la souffrance animale de
la journaliste Alexandrine Civard-Racinais. Selon un rapport de
l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) de 2009, 97 % des
carcasses de gros bovins présentent des meurtrissures provoquées par
des bâtons, preuves qu’ils ont été frappés avant d’être tués. Conclusion
de l’auteure : « Dans l’élevage et l’abattage industriels, en dépit de
quelques avancées, impossible d’assurer le bien-être des animaux. » Dans
ce domaine, indiscutablement, nous sommes inhumains.......
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..........................Cliver, séparer le « veau viande » du petit veau de la ferme, être
vivant, est d’autant plus facile que ces animaux que nous mangeons
demeurent invisibles et anonymes. Nous ne voyons ni le couteau ni le
sang, nous n’entendons pas les cris de terreur et de douleur. Selon
Marcela Iacub, le but premier des abattoirs est d’ailleurs « de rendre
opaques les supplices que l’on inflige aux animaux, d’empêcher de
comprendre ce que signifie pour un animal ne pas vouloir mourir […] ».
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