Puis le silence. Une quarantaine de manifestants vegans issus de plusieurs associations sont venus, jeudi 26 février, tenter de perturber le Salon de l'agriculture, qui se tient à la porte de Versailles, à Paris. Les vegans refusent de consommer le moindre produit issu de l'exploitation animale, que ce soit dans l'alimentation, l'habillement, les cosmétiques... Une jeune femme explique au micro le but de leur action : "Les animaux sont comme nous des êtres sensibles, qui ressentent des émotions. (...) A chaque fois que nous mangeons de la viande, nous enlevons une vie."
Les Vegan ont installé sur des tables des têtes d'animaux morts récupérés dans des abattoirs #SIA2015 pic.twitter.com/n2lmP2CUBL
— Parrot Clément (@CParrot) 26 Février 2015
"Manger de la viande tue"
"On manifeste pour dénoncer les mensonges du Salon de l'agriculture, qui donne une image de l'agriculture avec des animaux libres, alors que la réalité, c'est 75% des animaux dans des élevages industriels, avec des conditions de vie abominables", ajoute Marie-Pierre, qui est chargée de distribuer des tracts de sensibilisation aux passants. "Le plus grave, c'est qu'on emmène les enfants, qui n'ont même pas conscience du devenir des animaux qu'ils caressent", ajoute la jeune militante."C'est vraiment hypocrite, le Salon de l'agriculture. On vient caresser les animaux pour les manger juste après, et on passe sous silence les conditions d'élevage et d'abattage", s'indigne Axel, manifestant d'une vingtaine d'années qui tient une pancarte "Manger de la viande tue".
"C'est vraiment hypocrite le #SIA2015, on vient carresser les animaux pour les manger juste après", dit Axel pic.twitter.com/nk9dYqGNO1
— Parrot Clément (@CParrot) 26 Février 2015
"Peut-on vraiment se dispenser totalement de viande ?"
Les réactions des passants, majoritairement venus pour visiter le Salon de l'agriculture, sont mitigées. "Ce sont de doux rêveurs utopistes, on ne peut pas se passer des animaux pour l'alimentation humaine", confie l'un d'eux. "Vous véhiculez de fausses idées sur l'élevage. Votre végétalisme, c'est du totalitarisme de la pensée", s'énerve un autre, qui explique avoir travaillé dans l'agriculture. Il reproche aux vegans de ne montrer que les excès, que "les brebis galeuses" du secteur.
"Parfois, on se fait traiter de tous les noms, mais il y a aussi des conversations très constructives", relativise Karine, tracts à la main. Justement, un vegan entame une longue discussion courtoise avec Michel, la cinquantaine. Ce dernier expose une opinion tempérée : "Autant
il me paraît aberrant de faire souffrir les animaux sans précaution,
autant se pose le problème de l'alimentation humaine. Peut-on vraiment
se dispenser totalement de viande ? Je n'en suis pas sûr. Par ailleurs,
allez expliquer à un éleveur africain qu'il ne peut pas manger ses
chèvres."
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