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Après la “Veggie Pride” du 10 mai, les anti-viande
français et étrangers se préparent à défiler le 14 juin lors d’une
manifestation pour la fermeture des abattoirs. Au-delà des seuls
militants du végétarisme, de plus en plus d’adeptes d’une nourriture
sans viande se mobilisent. Une évolution aussi due à l’évolution du
rapport entre animal et être humain.
Ils seraient un à deux millions de Français à avoir
choisi ce régime alimentaire. Ils ont leurs restaurants, leurs magasins
et depuis quatorze ans ils ont leur fête : la “Veggie Pride”. Elle
existe aussi bien en France qu’en Italie ou en Grande-Bretagne. Elle
réunit chaque année végétariens, végétaliens et vegans autour du même
combat : “le refus de l’exploitation des animaux et leur défense”,
explique Brigitte Gothière, porte-parole de l’association L214. Pour les
500 militants qui ont défilé le 10 mai, il s’agit de remettre l’éthique
dans l’assiette de chacun et de critiquer le fonctionnement
agro-alimentaire de notre société.
Née en 2001 en France, la Veggie Pride vise à “sortir du placard afin de crier contre la souffrance animale”, raconte Brigitte Gothière. “Il y a dix ans, les gens n’osaient pas dire qu’ils étaient végétariens car il y avait un jugement.” Au sein de la Veggie Pride coexistent trois mouvements : les végétariens, qui ne mangent aucune chair d’origine animale (viande et poisson), les végétaliens, qui excluent tous les produits d’origine animale (lait, beurre, yaourts), et les végans qui, en plus d’être végétaliens, évitent d’utiliser les produits liés à l’exploitation animale (cuir, laine…). Pour Brigitte Gothière, la nature omnivore de l’homme reste à confirmer : “tout ce que l’on retrouve dans la viande peut se retrouver dans d’autres produits naturels. On n’est victime d’aucune carence nutritionnelle quand on est végétarien.”
Le choix du végétarisme va plus loin dans les motivations.
Certains peuvent être végétaliens par idéal environnemental ou spirituel
et aussi par défiance de l’industrie agroalimentaire.
Si la grande majorité des Français reste omnivore, la sensibilité vis-à-vis de la condition des animaux s’est largement répandue. En 1998, seuls 2% des Français se déclaraient végétariens, selon une enquête Ifen-Insee. Depuis, la consommation de viande ne cesse de baisser. Elle a ainsi chuté de 15% entre 2003 et 2010 selon une étude du Crédoc. “Mais le nombre exact de végétariens en France reste difficile à définir de par les différents courants”, tient à souligner Daniel Boy, sociologue au Cevipof. “Aujourd’hui, le végétarisme, au sens large du terme, touche surtout des jeunes issus de milieux aisés et cultivés”, explique-t-il.
Changement dans le rapport à l’animal
Au-delà de ces approches militantes, le rapport à l’animal a évolué. Selon Brigitte Gothière, “il y a une prise de conscience de la société française”. Une idée partagée par le sociologue Daniel Boy :
Née en 2001 en France, la Veggie Pride vise à “sortir du placard afin de crier contre la souffrance animale”, raconte Brigitte Gothière. “Il y a dix ans, les gens n’osaient pas dire qu’ils étaient végétariens car il y avait un jugement.” Au sein de la Veggie Pride coexistent trois mouvements : les végétariens, qui ne mangent aucune chair d’origine animale (viande et poisson), les végétaliens, qui excluent tous les produits d’origine animale (lait, beurre, yaourts), et les végans qui, en plus d’être végétaliens, évitent d’utiliser les produits liés à l’exploitation animale (cuir, laine…). Pour Brigitte Gothière, la nature omnivore de l’homme reste à confirmer : “tout ce que l’on retrouve dans la viande peut se retrouver dans d’autres produits naturels. On n’est victime d’aucune carence nutritionnelle quand on est végétarien.”
“Être végétarien est une conviction profonde liée au faite que l’animal est un être sensible comme l’humain. Mais elle va souvent de paire avec un aspect écologique”, souligne la porte-parole de L214.Selon un rapport de 2006 publié par l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’élevage serait responsable de 18% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Si la grande majorité des Français reste omnivore, la sensibilité vis-à-vis de la condition des animaux s’est largement répandue. En 1998, seuls 2% des Français se déclaraient végétariens, selon une enquête Ifen-Insee. Depuis, la consommation de viande ne cesse de baisser. Elle a ainsi chuté de 15% entre 2003 et 2010 selon une étude du Crédoc. “Mais le nombre exact de végétariens en France reste difficile à définir de par les différents courants”, tient à souligner Daniel Boy, sociologue au Cevipof. “Aujourd’hui, le végétarisme, au sens large du terme, touche surtout des jeunes issus de milieux aisés et cultivés”, explique-t-il.
Changement dans le rapport à l’animal
Au-delà de ces approches militantes, le rapport à l’animal a évolué. Selon Brigitte Gothière, “il y a une prise de conscience de la société française”. Une idée partagée par le sociologue Daniel Boy :
“Nous assistons à un glissement de valeurs des pays nordiques, donc protestants, vers le sud de l’Europe. Cette progression touche aussi au domaine culinaire et par conséquent au rapport entre l’homme et l’animal.” Il ajoute : “cette évolution est aussi due à la multitude, de livres ou de documentaires sur la question”.Le 7 juillet 2012 était signée à Cambridge la Déclaration de conscience des animaux dont la conclusion est que “les humains ne sont pas les seuls à posséder les substrats neurologiques qui produisent la conscience. Les animaux non humains, soit tous les mammifères, les oiseaux, et de nombreuses autres créatures, comme les poulpes, possèdent aussi ces substrats neurologiques”. Cette démarche n’est pas nouvelle, bien qu’elle ait mis du temps à se traduire en loi. En 1850, Victor Hugo, président de la Ligue française contre la vivisection, avait fait adopter la loi Grammont, premier texte de défense des animaux. Il aura fallu attendre 2014 pour voir inscrit dans le code civil le fait que les animaux doivent être considérés comme des êtres sensibles.
“Actuellement, les problématiques liées à l’alimentation sont devenus de vrais sujets de conflits au sein même de l’Union européenne. Il suffit de voir les questions liées à la corrida et à l’interdiction du gavage des oies”, prévient le sociologue du Cevipof, Daniel Boy.Conviction, écologie, religion ou contestation, le respect de la vie animale arrive largement en tête des motivations des Français pour tirer une croix sur les produits animaux.
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