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INTERVIEW – A Marseille, ce jeudi, dans le cadre des Semaines Mondiales d’actions pour l’Abolition de la Viande (SMAV), ALARM (Association pour la Libération Animale) organise une nouvelle mise en scène choc. Au bas de la Canebière, « OPÉRATION BARQUETTE » : ALARM va mettre sous blister, comme au supermarché ou chez le boucher, de la viande humaine. Une opération « choc » destinée à interpeller et faire prendre conscience. Ne plus manger de viande, même les insectes, une mise en scène et en public sanguinolante… Est-ce bien sérieux ? ALARM répond aux questions, sans concession de Mlactu.
Mlactu : Que reprochez-vous à la consommation de viande ?
ALARM : La consommation de la chair des autres animaux par les humains n’est pas nécessaire et elle fait souffrir des milliards d’individus sentients (qui ressentent ou on conscience, NDLR), terrestres et aquatiques, en leur refusant les droits les plus fondamentaux de pouvoir vivre, et de pouvoir vivre libre. L’alimentation qui ne sait s’affranchir de l’exploitation animale cause plus de souffrances et de morts qu’aucune autre activité humaine. Chaque année, 63 milliards d’animaux terrestres et plus de 1 000 milliards de poissons sont abattus dans le monde pour la consommation de leur chair, comptons jusqu’à 9… Toutes les 9 secondes, 15 000 individus terrestres sont tués afin que d’autres individus se repaissent de leur chair… Que l’on aseptise, banalise, objetise et rend anonyme par le mot « viande ». Et cela sans nécessité aucune, nous tenons à le souligner de nouveau, car une alimentation exclusivement végétale, saine, équilibrée, agréable et couvrant tous les apports nutritionnels dont les humains ont besoin est possible.
Mlactu : Il n’y aurait donc aucune utilité à cela ?
ALARM : Le reproche est donc très concret : les animaux destinés à l’alimentation connaissent un sort atroce inutilement et la réponse à ce reproche est tout aussi claire : il faut interdire la production et la consommation de chair animale ! Car abolir la viande, c’est abolir la souffrance et la mort de milliards d’animaux, en leur accordant le droit de ne pas être tués.
Mlactu : Qui est coupable ou responsable, le consommateur, le producteur, des lobbies ?
ALARM : En premier lieu, ce sont des pratiques et une idéologie spécistes qui sont responsables de ce carnage.
Mlactu : Idéologie spéciste ?
ALARM : Le spécisme, expliquent les Cahiers Antispécistes, est à l’espèce ce que le racisme et le sexisme sont respectivement à la race et au sexe : la volonté de ne pas prendre en compte (ou de moins prendre en compte) les intérêts de certains au bénéfice d’autres, en prétextant des différences réelles ou imaginaires mais toujours dépourvues de lien logique avec ce qu’elles sont censées justifier. En pratique, le spécisme est l’idéologie qui justifie et impose l’exploitation et l’utilisation des animaux par les humains de manières qui ne seraient pas acceptées si les victimes étaient humaines. Ensuite, notre consommation de produits d’origine animale s’est extrêmement développée courant du XXème siècle – notamment dans les années 50 – parce qu’il fallait relancer l’économie et les industries. Les animaux en payent depuis le prix fort et ne sont plus que des objets dans une société de consommation de masse ; 63 milliards d’animaux (terrestres uniquement) sont abattus chaque année dans le monde pour satisfaire une demande créée par des lobbies. Avec ce modèle de consommation actuel et la croissance démographique mondiale évoluant à la hausse chaque année, la demande de « viande » ne cesse d’augmenter, poussant les industries à exploiter de plus en plus les animaux, en n’hésitant jamais à recourir à de véritables pratiques concentrationnaires, où la peur, la douleur et la mort ne sont que monnaies courantes.
Mlactu : Manger de la viande c’est tabou désormais ? Comme l’alcool, la cigarette ? N’est-ce pas aller vers une société sans saveur ?
ALARM : Le goût est une histoire d’habitude, et ne justifie pas d’enfermer, de parquer, de torturer, de tuer et de manger des animaux. Par ailleurs, ce qui donne du goût dans la nourriture humaine, ce sont plus souvent les végétaux (épices, herbes, condiments) que les ingrédients d’origine animale. Une nourriture exclusivement végétale est absolument savoureuse, elle est extrêmement riche en couleurs, en goûts et d’une diversité incroyable. Si vous souhaitez vous mettre l’eau à la bouche et essayer des recettes voici un site que nous recommandons tout particulièrement. L’alimentation végétale amène également à pouvoir savourer de la nourriture pleinement, parce que forcément produite avec bien moins de cruauté (car il en reste parfois avec l’exploitation des ouvriers agricoles, malheureusement, selon le type d’agriculture). Pour parler de tabou, ce n’est pas manger de la viande qui est un tabou mais bien l’inverse, et particulièrement en France qui apparaît particulièrement en retard (pour ne pas dire arriérée) sur le sujet de l’alimentation végétale par rapport à des pays comme l’Angleterre, l’Italie, l’Allemagne ou les Etats-Unis par exemple. Nous profitons de la question sur la consommation de cigarettes pour informer que les additifs chimiques présents dans ces dernières sont testés sur les animaux (notamment des chiens) auxquels on fait respirer en continu des substances toxiques… Jusqu’à ce que vivisection et mort s’ensuivent.
Mlactu : Faut-il nécessairement choquer pour faire prendre conscience ? N’y-a-t-il pas un risque de retourner l’opinion publique contre soi ?
ALARM : Provoquer un petit électrochoc dans la tête des passants, cela permet de les interpeller sur ces questions, d’engager la discussion. Les gens sont surpris, ça bouscule leur vision des choses et le public s’approche et s’exprime volontiers.Une barquette géante, ça leur rappelle forcément les étals de viande dans les supermarchés. Et en fait c’est plutôt cela qui est choquant pour nous : des tonnes de cadavres découpés en morceaux, des oiseaux décapités et plumés, empalés sur des broches, des jambes suspendues par dizaines sur des crochets, des animaux aquatiques qui ont agonisé de longues heures en s’asphyxiant lentement, des cages thoraciques débitées en petits morceaux, des foies d’oiseaux torturés, des ovulations (œufs) d’oiseaux femelles parquées dans des hangars concentrationnaires, quand les mâles ont été gazés ou broyés à la naissance, du lait de mères que l’on engrosse pour finalement tuer leur petit et les traire le plus possible… Et là les gens ne bronchent pas une seconde en passant devant cela, ou en l’enfournant dans leur bouche ? Nous essayons de les mettre face à ces contradictions. Et si l’on considère les 9 millions d’animaux terrestres et aquatiques qui sont tués chaque jour rien qu’en France pour la consommation de leur chair, nos actions restent symboliques et bien gentilles par rapport à cette effroyable réalité.
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