lundi 14 octobre 2013

cornes de rhinocéros empoisonnées pour lutter contre les braconniers

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une décision radicale : injecter dans la corne très prisée de l'animal du poison, afin de rendre gravement malades les amateurs de cette poudre parée de vertus médicinales et donc de les dissuader d'en consommer.
Au cours des dix-huit derniers mois, la réserve privée Sabi Sand, dans le nord-est du pays, a ainsi injecté un mélange toxique dans plus de 100 cornes de rhinocéros pour combattre le braconnage international, raconte le Guardian.
Le modus operandi : administrer aux rhinocéros un tranquillisant, percer un trou dans leur corne, puis injecter un colorant rose indélébile, qui peut être détecté lorsque la corne est broyée en poudre et par les scanners des aéroports, ainsi que des parasiticides – produits chimiques capables de tuer les parasites sur les chevaux, bovins ou ovins, qui s'avèrent toxiques pour les humains mais pas létaux.
"Ce produit va rendre les gens très malades, provoquant des nausées, maux d'estomac ou de la diarrhée, mais ne va pas les tuer, explique le directeur Andrew Parker, interrogé par le quotidien britannique. Le mélange sera très visible, de sorte qu'il devrait dissuader les consommateurs de l'ingérer."
"La pratique est légale, prévient-il. Les produits chimiques sont en vente libre. Nous sommes par ailleurs en train d'informer les gens, via des publicités, des messages dans les médias et des écriteaux sur nos clôtures. Si quelqu'un prend malgré tout de la poudre, il sera malade et, je l'espère, le message se répandra que la corne de rhinocéros ne doit pas être consommée."
L'idée avait déjà été proposée par une autre réserve près de Johannesbourg en 2010 et fait aujourd'hui l'objet d'un programme à part entière, le Rhino Rescue Project. Elle a reçu un accueil très sceptique de Traffic, une ONG qui lutte contre le commerce international des espèces sauvages. Tom Milliken, coordonnateur du programme rhinocéros, interrogé par le Guardian, estime ainsi que la méthode pourrait avoir un effet dissuasif là où elle est médiatisée, mais devrait s'avérer inapplicable dans les vastes zones dans lesquelles les animaux évoluent en liberté, comme le parc national Kruger et ses 20 000 km², où ont péri près des trois-quarts des bêtes tuées cette année.
Sans compter que les braconniers tenteront de contourner le piège : "Ils devraient trouver des moyens pour "blanchir" la poudre afin de lui redonner une apparence normale et continuer de l'écouler à des prix très élevés, affectant ainsi la santé des consommateurs." Enfin, se pose la question de ne pas blesser les animaux que l'on cherche à protéger. Mais pour les directeurs des réserves, c'est le prix à payer pour enfin parvenir à protéger leurs bêtes.

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