samedi 12 octobre 2013

LOBBIES ET MUFTIS CONTRE L' INETERDIATION D' ABATTAGE RITUEL EN POLOGNE

VARSOVIE, 12 oct 2013 (AFP) - Le chef de la petite communauté musulmane de Pologne, Tomasz Miskiewicz, a annoncé dans un communiqué publié samedi son intention de braver personnellement l'interdiction de l'abattage rituel, en vigueur dans ce pays.

"J'estime en toute connaissance de cause, en tant que musulman et en tant que mufti, que la communauté musulmane de Pologne est en droit de célébrer la fête du sacrifice Kurban Bayrami et d'abattre des animaux conformément à sa foi, à sa tradition religieuse et aux coutumes de la minorité ethnique tatare", a-t-il affirmé.

SOURCE

Le grand mufti de Pologne, chef d'une petite communauté comptant environ 2.000 personnes, a annoncé qu'il allait "personnellement faire un acte de foi et faire don d'un animal" pendant la fête de Kurban Bayrami, le 15 octobre. Ce jour-là, un mouton est égorgé avec un couteau sans que l'animal soit assommé

L'abattage rituel est interdit en Pologne depuis le 1er janvier, en vertu d'une loi nationale sur la protection des animaux, alors qu'une directive européenne l'autorise.

Un projet d'amendement proposant sa légalisation a été rejeté le 12 juillet par le Parlement, suscitant de vives réactions, tant des communautés juive et musulmane que des producteurs polonais de viande casher et halal pour exportation.

Avant l'interdiction, environ 90.000 tonnes de boeuf halal étaient exportées annuellement par la Pologne vers les pays musulmans, surtout la Turquie, et 4.000 tonnes de viande casher vers Israël, pour une valeur totale estimée à entre 250 et 350 millions d'euros par an.

La décision des députés polonais a été vivement dénoncée par Israël qui l'a jugée "totalement inacceptable", et critiquée par des responsables d'organisations juives et des rabbins européens.

La communauté juive de Pologne a saisi fin août la Cour constitutionnelle, arguant du fait que l'interdiction de l'abattage rituel était en conflit avec les droits des communautés religieuses, définis dans la Constitution. "La directive européenne (...) est en vigueur en Pologne et elle est prépondérante sur la loi nationale en cette matière", affirme pour sa part M

Miskiewicz.

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