mardi 12 mars 2013

SANGLIERS RADIOACTIFS

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"Le fantôme de Tchernobyl" serait de nouveau actif dans la région du Piémont, déclarait La Stampa dans son édition du 8 mars. Une récente étude scientifique, opérée sur un échantillon de 100 sangliers, aurait décelé un taux important de césium 137 (une particule radioactive) dans le corps de ces animaux. Selon le quotidien, cette découverte serait le fruit du hasard. C'est à la suite d'un examen routinier que les scientifiques ont découvert que certains sangliers analysés présentaient un taux de césium 137 dix fois plus important que le seuil préconisé.
Le césium 137 est un isotope qui ne se trouve pas dans la nature. S'il est ingurgité en consommant de la viande de sanglier contaminé, il peut avoir des effets graves sur la santé humaine, précise de son côté La Repubblica : multiplier la probabilité de développer des tumeurs ou affaiblir les défenses immunitaires, par exemple.

L'isotope césium 137 se trouverait en grande concentration dans la nourriture des sangliers tels que les tubercules, les fruits des bois, les truffes et les champignons. La Repubblica a recueilli les propos du vétérinaire Enrico Moriconi : "Il faut évaluer les autres animaux qui partagent le même habitat, en particulier les ongulés (animaux à sabots, comme les cerfs)." En outre, les animaux sauvages absorbent davantage de particules radioactives que les animaux domestiques car leur métabolisme est plus actif, poursuit La Repubblica.
Un effet de Tchernobyl ?

Selon La Stampa, certains scientifiques auraient mis en évidence le rapport entre les événements survenus à Tchernobyl en 1986 et la forte présence de césium 137 dans l'environnement de l'ouest de l'Europe. Mais d'autres chercheurs pointent du doigt l'incidence des centrales nucléaires européennes et de leurs déchets sur la faune et la flore italienne. [L'Italie ne possède plus de centrales nucléaires depuis 1990.]

En Italie, ces études scientifiques ont fait immédiatement grand bruit. Le 7 mars, Renato Balbuzzi, ministre de la Santé italien, a dépêché des gendarmes et l'Agence italienne de sécurité sanitaire des aliments dans les zones concernées. Par ailleurs le ministère a décrété une réunion d'urgence qui s'est tenue le 8 mars à Turin. Elle avait pour objectif d'évaluer tous les critères à risque et, si nécessaire, d'entreprendre des mesures pour prévenir les dommages sanitaires.

La Repubblica rapporte également la réaction des associations de chasseurs de la région piémontaise, qui s'inquiètent des mesures de sécurité mises en place par le ministère de la Santé. Ils craignent qu'elles n'entravent la chasse au gibier en multipliant les procédures administratives. Toutefois, un règlement local sur l'hygiène des produits d'origine animale permet, sur de petites quantités de gibier chassé, d'éviter les contrôles de qualité.

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