Pour les européistes, l’affaire est entendue : la "peste brune" est chez
ceux qui contestent l’actuelle Union européenne. Quand Emmanuel Macron
parle de la "lèpre qui monte", il vise ceux qui réclament le retour des
nations, des frontières, des souverainetés. Le problème est que ces
éveillés font masse. Les Gilets jaunes sont une des expressions les plus
spectaculaires du refus des peuples de se diluer dans une Europe sans
âme ni racine, ouverte à tous au nom des droits de l’homme et de la
non-discrimination. Ce lundi soir, le Chef de l’Etat doit faire
connaître, à travers un texte, les vues qu’il défendra aux Européennes.
En septembre 2017, à la Sorbonne, il avait violemment fustigé
"l’identitarisme" et le "souverainisme de repli", en accusant ses
adversaires : "Ils mentent aux peuples !" (blog du 27 septembre 2017).
Or c’est justement en souvenir d’une réflexion d’Alexandre Soljénitsyne à
l’adresse de l’Occident - "Ne mentez plus !" - que Philippe de Villiers
fait paraitre ce mercredi un livre-enquête (1) sur le profil caché des
"pères fondateurs" de l’Europe. De cet utile travail de déboulonnage des
fausses idoles ressort le visage trouble de cette UE construite sur des
dissimulations. Villiers assure, au terme de sa démonstration : "Les
architectes de l’Europe n’étaient pas des réfractaires à l’ordre de la
peste brune". Les peuples dissidents ont toutes les raisons de se méfier
des envolées vertueuses des donneurs de leçons, Macron en tête, qui ne
veulent pas regarder l’histoire européenne en face.
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