Ils sont aussi gourmands que Rémy, le rongeur du dessin-animé Ratatouille, mais n’y connaissent rien en gastronomie française. Les parisiens ont pris l’habitude de les apercevoir, souvent même en pleine journée, à la recherche de nourriture à engloutir. La Mairie de Paris souhaite réguler la population de rats et écarter le risque sanitaire qu’elle représente. Une tâche sans fin, alors que les experts sont incapables de mesurer avec précision la population de rats. Une certitude : les rats sont très nombreux et se reproduisent rapidement.
Leur cycle de reproduction est en effet décourageant : selon le site spécialisé dératisation.com,
les rats deviennent sexuellement mature dès 8 semaines de vie. Un
couple de rats, dont les 5 portées annuelles comportent 5 à 13 ratons,
peuvent engendrer plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de
rongeurs en une année seulement. Des chiffres qui donnent le vertige,
même si le succès de l’entreprise dépend de la nourriture à disposition.
La grande ville, un terrain idéal
C’est
là le coeur du problème. Les grandes villes fournissent des conditions
propices à la prolifération des rats : ils trouvent de bons endroits où
nicher, avec de la nourriture et de l’eau à proximité. La maire de Paris
Anne Hidalgo s’était emportée à ce propos sur RTL début octobre : "les
comportements des Parisiens, des visiteurs, qui consistent à manger
beaucoup plus sur l’espace public, à laisser un certain nombre de
détritus, ont sans doute encouragé cette population de rats à être plus
présente”. L’édile râle car les rongeurs sapent ses efforts pour gonfler
l’attractivité de la Ville Lumière.
La dératisation est moins efficace qu’avant
De
plus, Georges Salines, chef du service parisien de santé
environnementale, explique que la dératisation devient plus difficile
car les rats développent des résistances. La réglementation n’aide pas
non plus, car elle a évolué pour imposer des restrictions concernant les
raticides utilisés dans les espaces extérieurs. “Autrefois, explique le
spécialiste, ils se présentaient sous forme de granules placées en vrac
dans les terriers. Maintenant, ils sont placés sous forme de blocs dans
des boîtes fermées, avec une ouverture qui empêchent les animaux autre
que les rats d’entrer”. Résultat, se désole-t-il, “pour que le rat
accepte l’appât, il faut qu’il ne trouve rien d’autre à se mettre sous
la dent. Sinon il s’en désintéresse”.
La
mise sur le marché et l’utilisation des produits biocides, dont les
raticides font partie, sont en effet encadrées au niveau communautaire
par un règlement datant de 2012. Ces règles, strictes, ont contraint les
professionnels à l’utilisation systématique de boîtes-appâts dans les
lieux accessibles au public, comme le détaille l’AEDES (un fournisseur
de raticides) dans une notice d’information.
Ces restrictions, dont l’objectif est de limiter l’impact de ces
produits toxiques sur l’homme, les animaux et l’environnement, ont pour
effet de réduire l’efficacité des raticides. Pour Georges Salines, de
toute façon, la solution à cette invasion de rongeurs n’est pas une
escalade dans la lutte chimique mais une ville tout simplement plus
propre. Moins de nourriture qui traîne et donc moins de rats.
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