SOURCE ET SUITE
Dans votre livre, vous parlez du
paradoxe de la viande, cette contradiction qui fait qu’on aime les
animaux, qu’on ne souhaite pas les faire souffrir, mais qu’on continue
tout de même à manger de la viande. Comment expliquez-vous cela?
On emprunte différentes stratégies pour dissocier l’animal de la viande.
L’une d’elles est appelée la dissonance cognitive. On essaie de se
persuader, par exemple, que les animaux qu’on mange sont beaucoup moins
conscients que nos animaux de compagnie. Il y a aussi des pensées
«consonnantes», comme l’idée qu’il est naturel de manger de la viande,
donc que c’est correct d’en manger. Philosophiquement, c’est ce qu’on
appelle un sophisme naturaliste, parce qu’on part d’une idée qui est
vraie – qu’il est naturel de manger de la viande – à une conclusion
morale – il est donc correct de manger de la viande. Il y a un tas de
mécanismes psychologiques qui permettent aux gens de moins culpabiliser.
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