LE VEGETARISME SUSCITE UN INTERET CROISSANT
SOURCE ET SUITE
Éliminer de son alimentation toute nourriture
provenant d’animaux morts. Longtemps perçu comme excentrique et
marginal, le végétarisme suscite un intérêt croissant. Les rayons cuisine, bien-être ou société des librairies abondent désormais en ouvrages consacrés à ce régime qui exclut viandes et poissons, tout en conservant œufs et produits laitiers, contrairement au végétalisme. Le végétarisme est même considéré par certains comme une réponse possible à la question de la laïcité dans les assiettes, comme en témoignait une tribune dans le quotidien Le Monde en mars 2015 où sept personnalités réclamaient une alternative végétarienne dans les cantines scolaires.
Que
de chemin parcouru pour ce régime dont les adeptes ont longtemps été
considérés comme des "babas cools" affaiblis et pâlots ! « Jusqu’à récemment, les recommandations des nutritionnistes ont bien ancré dans la croyance populaire que la viande serait irremplaçable car elle donnerait “des forces”", estime Anne Jankéliowitch, ingénieure de l’alimentation dans son livre "Végétariens : le vrai du faux" (1). Aujourd’hui, le végétarisme est davantage pris en considération. "Tout se passe un peu comme si le temps avait donné raison aux végétariens", analyse Laurence
Ossipow, sociologue et auteure de nombreux travaux sur le végétarisme
(2). Nombre de ses pratiques et motivations philosophiques —
respect de la vie animale, répartition plus équitable des ressources,
gestion plus économe de la nature — sont désormais valorisées. Mais ce
régime convient-il vraiment aux omnivores que nous sommes ?
L’alimentation végétarienne est globalement équilibrée
La
pratique la plus répandue relève des habitudes dites
ovolactovégétariennes qui éliminent de l’alimentation tout élément carné
ou provenant d’animaux morts (viandes et poissons),
y compris les graisses, les bouillons, les sauces. Les produits tirés
de l’activité des bêtes vivantes (miel, œufs, produits laitiers) sont en
revanche admis. De l’avis des nutritionnistes, il s’agit d’une
alimentation équilibrée si des légumineuses (lentilles, haricots
secs...), sources de protéines, et des oléagineux (noix, graines, huiles...), sources d’acides gras essentiels, sont associés aux céréales et aux légumes consommés quotidiennement. Il se distingue donc du végétalisme ou "véganisme" qui bannit tous les sous-produits animaux, pratique radicale critiquée par les experts en nutrition.
Elle subvient à nos besoins en protéines, tant en quantité qu’en qualité
Les protéines fournissent neuf acides aminés indispensables à l’organisme (formation des os, de la masse musculaire, défense de l’organisme) mais que le corps n’est pas capable de synthétiser. L’idée que les protéines végétales seraient
"incomplètes" a fait long feu. Des données fiables (3) ont montré que
les protéines végétales fournissent l’ensemble des acides aminés
essentiels à condition de pratiquer la complémentation protéique. Autrement dit d’associer les légumineuses (en moyenne 18 g de protéines aux 100 g) à des céréales (12 g aux 100 g) ou des fruits oléagineux et des graines (15 à 20 g aux 100 g). Ces sources complémentaires doivent idéalement être fournies au cours du même repas, en associant par exemple les lentilles au riz ou les pois chiches à la semoule. Par ailleurs, les protéines de l’œuf possèdent tous ces acides aminés essentiels dans des proportions équilibrées. Deux œufs de 60 g fournissent 15 à 16 g de protéines, soit l’équivalent d’un steak ou d’un filet de poisson de 100 g.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire