jeudi 3 janvier 2013

FOURRURES ET LISIER

SOURCE ET SUITE




Il y a dix ans, il ne serait venu à l’idée de personne d’acheter de la fourrure animale. Les campagnes d’information sur le piégeage, l’élevage et l’abattage d’animaux pour en faire des manteaux avaient profondément modifié le comportement des consommateurs. Arracher la peau d’un animal pour s’en couvrir n’était, éthiquement, plus recevable.

Les anti-fourrure ont donc baissé la garde pour se concentrer sur d’autres actions prioritaires en faveur des animaux, laissant les professionnels s’organiser pour préparer la riposte… Leur réveil ne s’est pas fait attendre, il a été brutal !

Aux oubliettes les fourrures "mémères", inabordables : les peaux d’animaux se sont démocratisées pour couvrir cols et capuches de parkas tendances, adoptées par toute une nouvelle génération, vite imitée par les plus anciens.

1 manteau en vison = 3600 kg de lisier, dont 6 kg de phosphore toxique

Avec un chiffre d’affaires en augmentation constante, les fourreurs se sont refait une santé mais aussi une "moralité" en parlant écologie, matière naturelle… Discours insensé venant d’une industrie des plus polluantes.

L’empoisonnement des nappes phréatiques a pu être constaté à Emagny, dans le Doubs, où un élevage autorisé à accueillir 1000 visons en concentre 10.000, et ce en totale infraction avec les normes sanitaires : cette installation ne disposant d’aucun système de traitement des effluents, les déjections sont rejetées directement dans le milieu naturel.

Il faut savoir qu’un vison produit environ 90 kilogrammes de lisier par an. Il faut 80 peaux de vison pour fabriquer un manteau. Sachant que les visons sont abattus à l’âge de 6 mois, cela donne environ 3600 kg de lisier, dont 6 kg de phosphore toxique, pour un seul manteau.

Autre menace pour la biodiversité, les espèces introduites en Europe pour les élevages d’animaux à fourrure, lorsqu’elles s’échappent de leurs cages ou sont relâchées, occupent la niche écologique des espèces locales au point de mettre en péril leur effectif. C’est le cas notamment du vison d’Europe, espèce menacée qui a déjà disparu d’une grande partie de son aire de répartition.

En France, parmi les espèces "nuisibles", trois au moins ont été introduites pour les élevages de fourrure (rat musqué, ragondin et vison d’Amérique). Si ces espèces sont réellement "nuisibles" pour les espèces autochtones, alors l’urgence est d’interdire leur élevage (180.000 visons d’Amérique dépecés en 2010 sur notre territoire) pour la fourrure, comme c’est déjà le cas au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Autriche et en Croatie à partir de 2017…

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