mercredi 13 avril 2016

TEMOIGNAGE.. ILS TUENT A LA DEMANDE.... L' ODEUR DE LA MORT

« Effectivement, on tue des animaux »

source et suite

Elle ne cherche pas à rendre son métier plus glamour qu’il ne l’est : « Effectivement, on tue des animaux. C’est difficile, en général les gens ont un mouvement de recul quand je leur dis ce que je fais. Ils sont surpris. Mais c’est un passage obligé s’ils veulent manger de la viande… Les gens ont tendance à l’oublier, ou ne veulent pas savoir. »
En revanche, elle ne trouve aucune excuse aux auteurs des sévices montrés par les vidéos de l’association L214 : « C’est n’importe quoi. Ça nous touche, évidemment. Nous, on sait que c’est exceptionnel, que ça ne devrait pas arriver. Mais les clients en parlent… »

« On tue à la demande »

Ici, les salariés commencent au smic. La structure est petite, quatre salles : au fond, l’arrivée des volailles, où elles sont parquées, vivantes. Puis l’abattage, où Saïd endort les bêtes, les tue, les plume et les éviscère. Ensuite, Dominique conditionne les volailles, juste à côté de l’espace de vente. S’il est plutôt difficile, le travail n’est pas trop physique – pas comme dans un abattoir de bétail, où les bêtes sont énormes et l’odeur bien pire. Les blessures restent rares, et plutôt bénignes.
À taille humaine, l’abattoir joue sur le circuit court : « Ici, on tue à la demande, et ça plaît aux clients. Ils savent que la viande est locale, que tout se passe ici, raconte Erika Moulai. En 15 ans, il n’y a jamais eu de problème. »

« Les contrôleurs ne sont pas assez nombreux »

Pourtant, « les contrôles vétérinaires sont fréquents – deux à trois fois par an. Il y a tellement de contrôles et d’obligations que, s’il y a un problème, c’est forcément de la faute de l’abattoir », assure-t-elle. « Mais les contrôleurs vétérinaires ne sont pas assez nombreux, même si après la dernière vidéo, ils ont serré un peu la vis. » Parmi les obligations, des équipements (gants en maille, bottes, tabliers…) et des formations – notamment sur la condition animale. « Lors du dernier contrôle, il nous manquait un module. On a eu un mois pour le faire, sans quoi on fermait. »

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