SOURCE ET SUITE
ET SE MOQUENT PAS MAL DE CEUX QUI VONT DEVOIR FAIRE FACE A UNE PLANETE DETRUITE!!
Alors que les stocks mondiaux de poissons sont en chute libre, une
toute nouvelle étude américaine révèle que près de la moitié des
produits de la mer destinés à la consommation humaine aux États-Unis
sont tout simplement jetés aux ordures.
Une enquête approfondie
menée par des chercheurs du Center for a Livable Future (CLF) de la
Johns Hopkins University estime qu’entre 2009 et 2013, des 4,7 milliards
de tonnes de poissons extraites des océans chaque année pour
approvisionner le seul marché américain, pas moins de 2,3 milliards de
tonnes ont fini à la décharge.
Cet énorme gaspillage survient tout au long de chaîne
d’approvisionnement, de l’hameçon à l’assiette, mais jusqu’à 63 % des
pertes découlent du dernier maillon, celui du consommateur. Les prises
accidentelles de l’industrie sont tout de même l’origine de 16 à 32 %
des ressources pêchées en vain, soit plus de 573 millions de tonnes par
années. Enfin, 13 % à 16 % des produits de la mer sont perdus au cours
de leur distribution et de leur mise en vente dans les commerces de
détail.
Ce portrait troublant du gaspillage des ressources marines survient
alors que la demande de poisson sur les marchés s’accroît chaque année,
dopée par les recommandations nutritionnelles prônant une consommation
accrue de produits de la mer en général. Mais l’alimentation des
Américains, grands consommateurs de viandes, est encore loin des cibles
recommandées. Il faudra en fait doubler l’approvisionnement en produits
de la mer pour atteindre les cibles fixées par les dernières Lignes
directrices alimentaires américaines en 2010.
« Si on nous suggère de manger plus de poissons
et que la ressource est déjà sévèrement menacée, il est urgent de
réduire le gaspillage des produits de la mer »,
fait valoir David Love, auteur principal de l’étude, chercheur à la
Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, qui enjoint aux
pouvoirs publics, à l’industrie et aux consommateurs de changer leur
façon de faire pour minimiser ces pertes.
Nourrir 12 millions d’humains
Pour illustrer l’ampleur de ce gaspillage annuel, les chercheurs ont
évalué que la quantité de produits de la mer qui aboutissent à la
poubelle fournirait assez de protéines pour nourrir jusqu’à 12 millions
d’êtres humains. Les 2,3 milliards de tonnes gaspillées seraient aussi
suffisantes pour combler jusqu’à 36 % du fossé qui sépare la
consommation actuelle de poisson des Américains de la quantité suggérée
par le guide alimentaire des États-Unis.
Ce constat survient au moment où les impacts combinés de la surpêche,
des changements climatiques, de la destruction des habitats, de la
pollution, et de l’usage des ressources halieutiques à d’autres fins que
la consommation humaine mettent en péril les ressources mondiales de
poissons et d’autres produits de la mer.
Dans un récent rapport intitulé Planète vivante – Océans, le
Fonds mondial pour la nature (WWF) révélait que les stocks de poissons
avaient chuté en moyenne de moitié en 40 ans, et que les populations de
certaines espèces très consommées, dont le thon et le maquereau,
subissaient des reculs de plus de 75 %. Entre 1960 et 2012, la
consommation moyenne mondiale par habitant a grimpé de 9,9 à 12,2 kg,
exerçant une pression sans précédent sur les écosystèmes des océans.
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