samedi 22 novembre 2014

PLAIDOYER POUR LES ANIMAUX DE MATTHIEU RICARD


Chaque jour, en France, 500.000 animaux sont envoyés à l'abattoir. (©WITT/SIPA)



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Ce que disait Lamartine était assez exact: «On n'a pas deux coeurs, l'un pour l'homme, l'autre pour l'animal... On a du coeur ou on n'en a pas.» Le bouddhisme estime que tous les êtres ont le droit fondamental d'exister et de ne pas souffrir. C'est une question de cohérence éthique. Dès le XIXe siècle, Schopenhauer, lui-même inspiré par l'Inde et le bouddhisme, affirmait que «celui qui est cruel envers les animaux ne peut être un homme bon».
Récemment, l'histoire du petit chat Oscar lancé contre un mur par un jeune homme qui avait filmé ses exploits et les avait mis en ligne sur YouTube a indigné la France...
Oui, mais le même jour, en France, il y avait 500.000 animaux envoyés à l'abattoir après d'innommables souffrances dont le sort n'a révolté personne... Nous sommes dans une schizophrénie morale. Tous les ans, 60 milliards d'animaux terrestres et 1000 milliards d'animaux marins sont tués pour notre consommation. C'est une folie totale, qui plus est néfaste pour la faim dans le monde, préjudiciable au climat et même à la santé humaine. Et, au rythme actuel, notre style de vie causera la disparition de 30% de toutes les espèces animales de la planète d'ici à 2050.
Dans ce livre, vous attaquez tous azimuts : la surconsommation de viande, l'industrie alimentaire, la recherche scientifique, la corrida, le cirque, le zoo...
Mon propos dans ce livre n'est ni de condamner ni d'imposer aux gens ce qu'ils doivent faire; c'est une supplique, je dis: «Essayez de ne pas détourner le regard et après, tirez-en vos propres conclusions, en votre âme et conscience.»
Moi-même, quand j'étais enfant, mon père m'a emmené à la corrida. Il y avait de la musique, j'ai trouvé ça beau. Etais- je un psychopathe en herbe ou n'avais-je pas réfléchi? Au fond, je ne m'étais tout simplement pas mis à la place de l'autre. Or le taureau se fiche de l'art, il se bat par instinct de survie parce qu'il est coincé. Mais si vous laissez la porte ouverte à un bovidé, il s'en va. De même les animaux grégaires, comme les chevaux sauvages que j'ai encore vus au Tibet la semaine dernière, ne sont heureux que lorsqu'ils vivent ensemble. De quel droit ne devrions-nous pas respecter leurs aspirations à vivre?
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