vendredi 1 novembre 2013

RODILHAN TEMOIGNAGE D' UN HABITANT

SOURCE ET SUITE
 TOUT EST A LIRE BIEN SUR!!!


Rodilhan 27 octobre 2013
vécu de loin par un habitant du village.
10 heures sonnent au clocher de ce petit, tout petit village de l’agglomération de Nîmes. Tout petit village, j’aurais pu ajouter « paisible » mais là, vraiment ce n’est pas le cas ! Si d’ordinaire c’est déjà un village où il ne fait pas bon vivre, cette semaine a été très tendue. Aujourd’hui, c’est le point d’orgue. Derrière la maison, la police attend les manifestants qui arrivent de plus en plus nombreux. Certains viennent de l’étranger.
 
manif JM AEP
 
Les chats sentent que quelque chose se prépare, ils se sont postés sur le mur devant la maison, et attendent. J’ai ouvert grand la maison pour qu’ils rentrent rapidement, j’ai mis à l’abri les plus fragiles. La chienne également est inquiète. Je dois leur transmettre ma fébrilité.
Les voitures commencent à arriver, tout doucement, ce qui contraste avec une journée ordinaire, la vitesse est de mise sur cette rue à l’intérieur du village. Des cris…  des huées… j’enrage de devoir rester là… Je voudrais me joindre aux manifestants, mais je ne peux pas. Le village est petit, le maire, un dictateur et je crains les inévitables représailles…
Je vais donc tout vous raconter vu de l’extérieur.
J’entends Jean-Pierre Garrigues haranguer la foule des manifestants,  sa voix porte sur tout le village. Tout le monde peut entendre la VÉRITÉ sur ce qui se passe autour de la lutte anti-corrida.
La foule applaudit.
 
11 h 30 : des cris, des slogans, des pétards, des sirènes, c’est certainement la sortie des arènes qui est soulignée par les manifestants. Je vois des personnes du village, surtout des hommes, surgir de nulle part, soit en courant, soit en vélo, la curiosité est la plus forte, ils veulent voir, les mêmes qui me disaient « il faut s’enfermer, cela va être la guerre dans le village ».
 
12 h 40 : Depuis 10 h inlassablement les manifestants circulent dans les rues du village avec une impressionnante  sono. On entend et comprend bien les paroles. Ils sont infatigables tant leur conviction est forte.
Le village aurait été bloqué à toutes les entrées avec un point de contrôle pour avoir le droit d’y entrer. Un de mes jeunes voisins revient dépité, il n’a pas pu rejoindre son copain qui se trouve dans la zone à l’intérieur des barricades. Malgré sa carte d’identité, il n’a pas pu passer le barrage.
 
Gaz JMM AEP

14 h : tout va très vite, des tirs de lacrymogènes, des cris, des pleurs, des insultes, des CRS, des badauds…  Un brouhaha  que nous entendons et qui enveloppe le village. Des personnes passent dans la rue pour se reposer ou s’isoler, pour reprendre des forces et ensuite repartent encore plus motivées.
15 h 47 : les lacrymogènes auraient-ils eu raison des manifestants ? Mais déjà on entend des cornes de brume et des sifflets,  une clameur s’élève des barricades autour des arènes, des applaudissements : non, il n’en est rien, ils sont toujours là ! Ils sont vraiment les plus forts de la journée, les plus valeureux, bravo à vous les amis.
16 h 32 : les sirènes hurlent… les cornes… ils sont encore là, plus vaillants que jamais.
 

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