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Tamara Tarnawska, la pasionaria de la cause animale en Ukraine, lance un véritable cri d’alarme. «Depuis l’Eurofoot de 2012, rien n’a changé. Des chiens errants sont toujours empoisonnés par les services de la ville appartenant à la mairie de Kiev, elle-même dépendante du pouvoir en place. Nous avons besoin de l’aide des pays européens.»
Manque de moyens
Aujourd’hui, alors que l’Ukraine a rompu ses négociations avec l’UE, Tamara Tarnawska craint le pire. «Ce pays s’éloigne de la démocratie. Pour ses dirigeants, les êtres humains comptent peu. Et les animaux encore moins.»
Pour améliorer le sort des chiens, elle est prête à tout. Seulement voilà, Tamara Tarnawska en possède près de 1500, sans oublier quelque 250 chats. «Pour la plupart, ce sont des animaux abandonnés, parfois blessés et même handicapés dont personne ne veut», souligne la présidente de SOS Animals, sa fondation. Quand on lui parle des chiens adoptés dans les pays pauvres par des personnes bien intentionnées, comme Lolita Morena, et qui sont placés en Suisse, son sang ne fait qu’un tour. «Ce n’est pas une solution. Il faut absolument aider les animaux en difficulté chez eux. Les Européens doivent se mobiliser pour que les refuges fonctionnent correctement dans leur pays. Avec l’argent du voyage d’un chien en Europe, je peux en nourrir et soigner ici plusieurs dizaines. Et je manque terriblement de moyens!»
Son refuge, implanté dans la banlieue peu habitée de la capitale, permet à ses toutous de toute taille de se balader librement, quand leur état de santé le permet. «Résultat, ils reviennent pour manger, ils sont heureux», ajoute le petit bout de femme. C’est vrai. Quand nous avons croisé des molosses dans l’allée du refuge, bordée d’enclos destinés aux bêtes convalescentes ou traumatisées, nous n’avons constaté aucune agressivité, même si certains d’entre eux savaient donner de la voix.
«Notre refuge n’a pas les standards européens, faute de moyens. Nos animaux sont peut-être un peu plus sales, mais ils disposent de beaucoup de place. Ils sont souvent bien moins stressés que leurs congénères européens, confinés dans des espaces exigus.»
Le soutien de Clinton
Ses relations haut placées, son parcours dans les sphères internationales lui ont valu des torrents d’éloges et des soutiens aussi divers que ceux de Bill Clinton, d’Ioulia Timochenko, ex-premier ministre actuellement en prison, ou, plus précisément pour ses activités à la présidence de SOS Animals, Edouard Stavitsky, ministre de l’Energie. Mais cela n’a pas suffi pour améliorer ses relations avec la mairie de Kiev, dépendante de Viktor Ianoukovytch, actuel président prorusse de l’Ukraine, qui ne lui pardonne pas une opération menée avec une caméra cachée. «Nous avons pu filmer des chiens tués à coups de marteau sur la tête par les services de la ville.»
Parmi ses supporters les plus fidèles figure en tête de liste le Parti européen d’Ukraine (lire encadré), plutôt libéral. Même le leader d’extrême droite Ruslan Koshulynskyi, président du Parlement, rencontré lors de la fête organisée à Kiev pour les 20 ans de SOS Animals, ne tarit pas d’éloges sur elle: «Tamara a su mobiliser des énergies autour d’elle, elle force l’admiration par sa lutte, sa détermination et son engagement dans notre pays.» Tamara Tarnawska ne se contente pas d’être une âme sensible à la cause animale. Elle est aussi devenue au fil du temps un symbole de l’opposition avec qui il faut compter.
SOS Animals: tamarat@voliacable.com www.sos-animals.info
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