samedi 1 juin 2013

LE CRI DU COCHON



La Veggie Pride, manifestation de végétariens, le 15 mai 2010 à Lyon. (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK)

 
 
 JE NE SAIS QUE DIRE A LA LECTURE DE CET ARTICLE  CAR IL Y A DU VRAI ET DU FAUX....JE DIRAI SEULEMENT QU' ELLE  N' A PAS  ENTENDU  LE CRI DU COCHON...ET QU' IL Y A PEU  DE CHANCES QU'ELLE L' ENTENDE!
 
Sa dernière bouchée de viande a encore le goût du remords. "C'était du boeuf. Ca faisait des mois que je n'en mangeais plus. Je voulais tenter une dernière fois. Pourquoi j'ai fait ça ? C'était dégueulasse, une erreur", lâche Jean-Luc en rosissant comme un steak à point.
Le souvenir a beau remonter à près de vingt ans, il est cuisant. Et montre ô combien avaler du muscle animal est pour le vegan l'ultime tabou, l'horreur absolue. Comme ce jeune commerçant de la boutique parisienne Un Monde vegan, caverne d'Ali Baba du végétalien, ils seraient 50.000 en France à refuser de consommer des bêtes, sous quelque forme que ce soit.

Au premier rang : Stella McCartney

Opposant un non catégorique à cette question dérangeante que lançait l'Américain Jonathan Safran Foer il y a maintenant deux ans, dans son best-seller "Faut-il manger des animaux ?". En Angleterre, chiffre officiel cette fois, ils constituent 0,2% de la population, au premier rang desquels Stella McCartney, styliste vegan et fille de sir Paul, pour qui :
Si les abattoirs avaient des vitres de verre, tout le monde serait végétarien".
Le credo de ces apôtres de la cause animale : "Ne plus participer au massacre", comme le résume Jean-Luc, avec la sérénité du bonze à la conscience propre.

Plus puristes encore que les végétariens, les vegans refusent toute exploitation de l'animal, pardon, de "l'animal non humain" par l'homme. Hors de question d'être l'ultime maillon d'une chaîne alimentaire gavée par l'élevage intensif. Pour eux, l'industrie alimentaire a tout d'un "univers concentrationnaire". Et tant pis pour la scandaleuse analogie avec la Shoah, ils l'assument.

"Si on est extrémistes, c'est de la non-violence. C'est tuer qui est extrémiste, c'est un crime de faire naître et de faire souffrir pour un plaisir gustatif qui va durer quelques minutes", accuse Catherine Hélayel, avocate quinquagénaire et auteure de "Vegan ! Le choix de la vie" (La Maison d'éditions, octobre 2012) qui, quand elle passe devant une boucherie, entend les cris des cochons...

Le lait cacherait un sinistre supplice

Les vegans ne gobent donc pas d'oeufs et ne boivent pas de lait. Car, derrière les coquilles bien rangées dans leur boîte, il y a des cohortes de pondeuses entassées les unes sur les autres. Et surtout ces mignons poussins jaunes qui finissent leur vie à peine commencée car ils ont le malheur d'être des mâles.
Les internautes "végé" s'échangent pour se faire peur des vidéos de ces petits volatiles pendus par le cou ou jetés dans des broyeurs dont, comme le prétend une légende urbaine vegan, ils ressortiraient en "pâté pour faire des nuggets"...


Le lait, tout en blancheur immaculée, cacherait lui aussi un sinistre supplice. "Il n'est pas blanc, il est rouge, clame Catherine Hélayel. Mieux vaut encore être une vache à viande qu'une vache à lait que l'on fait naître, que l'on insémine tous les ans - un viol ! - et dont on vole le veau à peine né." Dans l'échelle de l'horreur, rien n'est trop "gore" pour marquer les esprits, pas même parler de meurtre, ou pire, de génocide.

Le miel ? "L'esclavage des abeilles"

En toute logique, les vegans poussent l'interdit au-delà des limites de l'assiette. Pas question de porter de la fourrure ou du cuir, ni davantage de se réchauffer d'une petite laine. "En Australie, on coupe une tranche de l'arrière-train et la queue des moutons", s'emporte Sophie, 29 ans, vegan qui vit à Berlin, faisant référence à la pratique du "mulesing", destinée à lutter contre un parasite de la laine.
Impossible aussi de se glisser dans un chemisier en soie. "L'on étouffe le petit ver à 80 °C alors qu'il est sans défense dans son cocon", écrit Catherine Hélayel, qui a renoncé au maquillage. Trop compliqué de trouver des fards non testés sur les animaux. Quant au miel, luxe de la ruche, il appartient aux abeilles. "Si elles bossent pour nous gratos, c'est comme de l'esclavage", explique Jean-Luc.


Petit à petit, ces "refuzniks" d'inspiration anglo-saxonne font leur nid. Un Monde vegan était d'abord un site internet dont le chiffre d'affaires a été multiplié par quinze ces quatre dernières années avant que n'ouvre l'épicerie, en septembre.

Crevettes à la farine d'igname

Car il faut bien manger. Il y a ici des hamburgers 100% végétal, des saucisses orangées à l'allure de bonnes vieilles Knacki mais sans porc, de grosses crevettes en croissant de lune composées de farine d'igname, du fromage à fondue qui, paraît-il, "sent aussi mauvais que le vrai", du "faux-gras" à 28 euros le kilo garanti sans canard et, a fortiori, sans gavage, de la mayonnaise blanche comme neige car dénuée de la moindre molécule d'oeufs, des bonbecs multicolores en forme d'oursons et sans gélatine...
Ces produits dits "simili- carnés" aident les vegans nostalgiques à remplacer la viande par des protéines de soja ou de seitan (du gluten pur issu du blé) agglomérées en médaillons prêts à être accommodés avec des sauces. Ca a le goût de la viande, mais ce n'est pas de la viande. "C'est bon, mais c'est mou, et tu as l'impression de toujours manger la même chose", se souvient une omnivore contrainte pendant une semaine de suivre ce régime de substitution que certains vegans n'apprécient pas :

 "Ca entretient l'idée que la viande existe. Je n'ai pas besoin d'ersatz", estime un anti-"carniste".

Des préservatifs sans lubrifiant d'origine animale

Les rayonnages proposent aussi des croquettes vegans pour le bonheur des chiens et chats et même des préservatifs sans lubrifiant d'origine animale, pour celui de leurs maîtres. Car le diable, on le sait, se niche dans les détails.
Alerte sur le colorant rouge ! Le E120 est de la cochenille, un insecte écrasé : pas vegan. La vitamine D3 ? De la lanoline, extraite de la laine. Pas vegan non plus. Dans les fromages, il y a de la présure, extraite de la panse des veaux. Enfer et damnation. "Et il faut se méfier du losange sur les chaussures. Cela peut signifier qu'il s'agit d'un mélange de synthétique et de cuir", explique Jean-Luc en expert un poil parano.


A Paris, ces enseignes "animal friendly" se multiplient. La pâtisserie Vegan Folie's propose d'appétissantes douceurs sans lait, oeufs, ni la moindre matière grasse animale depuis décembre 2011. Le restaurant Gentle Gourmet, ouvert en mai 2012, met des tartiflettes et des burgers de soja au menu et propose des "réveillons croisières" vegans sur la Seine, tandis que le Café Pinson, une cinquantaine de couverts, ne désemplit pas. Ici le petit noir noisette se prend avec un nuage de lait d'amande. "Quelquefois, quand il y a de la viande dans mon assiette, c'est comme si je voyais un animal mort", raconte en frissonnant sa gérante, Agathe, 38 ans.

"Quand mon lapin est mort, j'ai pleuré…"

Renforcé par les scandales alimentaires à répétition, leur discours pro-bestiaux fait mouche. En juillet dernier, la marque de vêtements japonaise Uniqlo partait à la rescousse des moutons mutilés en boycottant, comme H&M ou Adidas, la laine des ovins australiens. En mars, c'est une directive "cosmétique" prohibant l'expérimentation sur les animaux qui entrait en vigueur.


Les nouveaux croisés du végétalisme sont informaticiens, photographes, avocats, charpentiers, fonctionnaires ou étudiants. Ni physique de baba cool ni teint de zombie anémié. Ils ont juste, un jour, entendu la souffrance animale. "Quand mon lapin est mort, je l'ai pleuré et j'ai pris conscience du paradoxe qu'il y avait à verser des larmes tandis que je mangeais d'autres animaux", raconte Sophie la Berlinoise.
C'est que le rapport aux animaux a changé. "Comme la différence entre l'homme et l'animal, qui a des émotions, semble aujourd'hui moins importante, manger de la viande ressemble de plus en plus au cannibalisme, donc à l'interdit, analyse le psychiatre spécialiste de la nutrition Gérard Apfeldorfer. Et nos ancêtres chasseurs avaient le sentiment de faire partie d'un tout. Maintenant nous considérons que nous sommes des individus, et les animaux aussi."

De plus en plus d'omnivores virent vegan directement, sans passer par la case végétarien. Comme Lucile, il y a deux ans. "Ca n'a pas été difficile. Je ne milite pas, mais je fais des muffins vegans pour tout le monde" Marie, 30 ans, quatre ans de véganisme, concocte des livres de recettes. "Je fais de la brioche et des cheese-cakes. Pour remplacer le moelleux des oeufs dans mes pâtisseries, j'utilise de la compote."

Presque tendance

C'est qu'ils seraient presque tendance avec leurs blogs végés, leurs bistrots et leurs stars, comme le chanteur Moby ou l'acteur Joaquin Phoenix, qui a prêté sa voix au documentaire militant "Earthlings" ("Terriens", 2005), LE grand classique vegan.

Mais la conversion n'est pas sans danger. "Certains pensent revenir à une nourriture naturelle, or pas du tout", avertit Constantin Imbs, 38 ans, président de la Société végane, qui dispense les bonnes pratiques aux adeptes du non-carné. "C'est un progrès moral, mais pas un retour aux origines. Cette alimentation nécessite de prendre des compléments en cachets, surtout de la vitamine B12. Malheureusement, sept vegans sur dix n'en prennent pas..."

Or une carence en B12 peut avoir de graves conséquences neurologiques. Laëtitia en sait quelque chose, qui est tombée malade après sept années de végétalisme et beaucoup de stress. "J'avais des fourmillements dans les mains et les jambes. Puis je n'ai plus réussi à marcher, les neurologues soupçonnaient même une sclérose en plaques. Un médecin vegan m'a supplémentée en B12 et au bout d'un an et demi, j'étais remise", raconte cette fonctionnaire de 37 ans qui vit avec un omnivore dont elle refuse d'utiliser les poêles et les casseroles. Mais la jeune femme a cédé sur un point : ses enfants de 5 ans et 16 mois sont, eux, végétariens. En Véganie aussi, on fait des compromis

2 commentaires:

Anonyme a dit…

I know this site offers quality based articles
or reviews and additional stuff, is there any other web site which provides these information in quality?


My webpage; Auslandshunde

colette a dit…

THANKS FOR YOUR COMMENT!! I don't know too many webs or blogs but I get my links from Google alerts everyday, you could do the same, There are 2 webs with good infos on those
http://freefromharm.org/
and
http://james-mcwilliams.com/?p=5134
and care 2 is nice also you can join and you will receive the latest petitions, videos etc
http://www.thepetitionsite.com/
Have a Good day