IL Y A PEUT ETRE EU 2000 MANIFESTANTS AUX PORTES DU SALON DE L' AGRICULTURE POUR S' OPPOSER AU PROJET.
Lundi
04 Mars 2013
«C'est sûr qu'aujourd'hui, avec cette histoire, on a du mal à vendre nos parcelles», commentait, hier, le maire de Drucat, Henri Gauret, écharpe tricolore en bandoulière, quelque part entre la gare Montparnasse et la porte de Versailles.
Cette «histoire», c'est la ferme des mille vaches, un projet hors norme conçu par un entrepreneur du bâtiment, Michel Ramery: mille vaches laitières, 750 génisses et un méthanisateur géant capable de transformer les excréments en électricité.
Regroupés sous la bannière de Novissen (NOs VIllages Se Soucient de leur ENvironnement), ils ont réussi le pari d'attirer hier des centaines de personnes (2000 selon les organisateurs) jusqu'aux portes du Salon de l'agriculture.
Ils revendiquent avant tout la suspension de l'arrêté préfectoral qui, le 1er février, a autorisé une ferme de 500 vaches laitières dans l'attente d'une plus grande surface d'épandage.
«Il faut un moratoire, assène Michel Kfoury, président de Novissen. En fait, Ramery profite d'un vide juridique. Une exploitation moyenne, en France, compte 35bêtes. La loi n'avait pas prévu de telles dimensions! Elle ne distingue qu'un seuil de cent vaches: 101 ou 1000, pour le règlement, c'est pareil! Que les politiques légifèrent avant la fin de l'année et ensuite, car nous sommes républicains, il n'y aura qu'à respecterla loi».
Au-delà, c'est l'industrialisation de l'élevage qui est pointé du doigt, d'où la présence, à la manifestation parisienne, de nombreux défenseurs des animaux. «Les vaches vivront sur 6m² de béton sans jamais voir la lumière et encore moins aller au pâturage, dénonce Martial Mouqueron, de Loeuilly, délégué pour la Somme de l'association L214. L'animal est une machine à produire, comme un meuble ou un objet. Mépriser les animaux, c'est mépriser le vivant et contribuer à la déshumanisation».
Une cohorte improbable faite de communistes, d'écolos, de défenseurs des animaux (dont le médiatique Allain Bougrain-Dubourg), de Bretons, d'Alsaciens, de Bourguignons, de Parisiens et, quand même, de beaucoup de Picards, a démontré que la ferme des mille vaches était devenue un double symbole national: celui du puissant et influent patron face aux petits villageois; celui de la mainmise de la finance sur l'agriculture.
En pleine crise des lasagnes au cheval, le combat des irréductibles Picards ne pouvait pas mieux tomber.
SOMME À Paris contre la «ferme usine» des 1000 Vaches
Les opposants au projet de ferme laitière géante, près d'Abbeville, ont
réussi à mobiliser des centaines de manifestants aux portes du Salon de
l'agriculture, hier à Paris.
Il y a deux ans encore, les villageois de Drucat et Buigny-Saint-Maclou
étaient des gens sans histoire. Quand la première de ces communes proches
d'Abbeville faisait parler d'elle, c'était pour ses jacinthes et géraniums (elle
a décroché sa deuxième fleur au concours régional) et son projet de lotissement.
«C'est sûr qu'aujourd'hui, avec cette histoire, on a du mal à vendre nos parcelles», commentait, hier, le maire de Drucat, Henri Gauret, écharpe tricolore en bandoulière, quelque part entre la gare Montparnasse et la porte de Versailles.
Cette «histoire», c'est la ferme des mille vaches, un projet hors norme conçu par un entrepreneur du bâtiment, Michel Ramery: mille vaches laitières, 750 génisses et un méthanisateur géant capable de transformer les excréments en électricité.
La résistance prend de l'ampleur
Face à ce projet pharaonique, la résistance de tous ceux qui craignent des nuisances géantes pour leur santé et leur tranquillité (ils citent pêle-mêle des risques de cancer, un trafic routier incessant, des odeurs nauséabondes et une invasion d'algues vertes en baie de Somme) n'en finit pas de prendre de l'ampleur.Regroupés sous la bannière de Novissen (NOs VIllages Se Soucient de leur ENvironnement), ils ont réussi le pari d'attirer hier des centaines de personnes (2000 selon les organisateurs) jusqu'aux portes du Salon de l'agriculture.
Ils revendiquent avant tout la suspension de l'arrêté préfectoral qui, le 1er février, a autorisé une ferme de 500 vaches laitières dans l'attente d'une plus grande surface d'épandage.
«Il faut un moratoire, assène Michel Kfoury, président de Novissen. En fait, Ramery profite d'un vide juridique. Une exploitation moyenne, en France, compte 35bêtes. La loi n'avait pas prévu de telles dimensions! Elle ne distingue qu'un seuil de cent vaches: 101 ou 1000, pour le règlement, c'est pareil! Que les politiques légifèrent avant la fin de l'année et ensuite, car nous sommes républicains, il n'y aura qu'à respecterla loi».
Au-delà, c'est l'industrialisation de l'élevage qui est pointé du doigt, d'où la présence, à la manifestation parisienne, de nombreux défenseurs des animaux. «Les vaches vivront sur 6m² de béton sans jamais voir la lumière et encore moins aller au pâturage, dénonce Martial Mouqueron, de Loeuilly, délégué pour la Somme de l'association L214. L'animal est une machine à produire, comme un meuble ou un objet. Mépriser les animaux, c'est mépriser le vivant et contribuer à la déshumanisation».
Une cohorte improbable faite de communistes, d'écolos, de défenseurs des animaux (dont le médiatique Allain Bougrain-Dubourg), de Bretons, d'Alsaciens, de Bourguignons, de Parisiens et, quand même, de beaucoup de Picards, a démontré que la ferme des mille vaches était devenue un double symbole national: celui du puissant et influent patron face aux petits villageois; celui de la mainmise de la finance sur l'agriculture.
En pleine crise des lasagnes au cheval, le combat des irréductibles Picards ne pouvait pas mieux tomber.
TONY POULAIN
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