VOILA UNE EXCELLENTE NOUVELLE, SI CETTE FAILLITE POUVAIT ETRE CONTAGIEUSE A TOUS LES ABATTOIRS, CE SERAIT MOINS DE SOUFFRANCE!!!!
MAIS LES EMPLOYÉS SE RÉJOUISSENT DÉJA DE RETOUVER UN EMPLOI AILLEURS...
Des anciens salariés de l’abattoir Gourault ont assisté, hier matin, à la visite précédant la vente aux enchères de leur outil de travail.
Voilà un moment déjà que Jean-Michel et Isabelle n'avaient plus mis les pieds ici. « Regarde, plein de choses ont disparu », constate celle-ci en pénétrant dans le bureau qu'elle occupa pendant quinze ans, en tant que responsable qualité à l'abattoir Gourault. Il régnait hier matin une atmosphère étrange sur le site de l'entreprise liquidée en mai dernier. L'électricité coupée, les portes des hangars étaient grandes ouvertes pour pallier le déficit de lumière. Des courants d'air glacial circulaient là où, on peine à l'imaginer, 74 personnes travaillaient encore il y a six mois.
De nombreuses têtes connues
De petits groupes d'acheteurs potentiels des lots mis en vente l'après-midi ont croisé d'anciens salariés de l'entreprise, venus assister aux dernières heures de leur outil de travail. « On est venus se prendre un dernier coup derrière la tête », ironise Jean-Michel, 56 ans, pour justifier sa présence. Errant dans les couloirs, l'ancien ouvrier de maintenance croise de nombreuses têtes connues. « Ça va Jean-Mi ? », lui demande-t-on ? « On fait comme on peut », répond-il sans conviction. On ne passe pas 35 ans au service d'une entreprise sans être touché par une fin si tragique. « On est tristes, dégoûtés. Se faire jeter comme des malpropres… »
Pudeur polie ou émotion contenue, Jean-Michel est peu disert. Arrivé dans l'atelier qu'il occupait, il consent quelques souvenirs : « On commençait parfois à 5 h du matin. Il y avait tout le temps des choses à faire dans l'entretien des machines. On n'avait pas d'heures. »
En passant devant la chaîne à abats, il prend un homme à témoin : « Regarde, elle est toute neuve. Et là, tout va se brader », déplore-t-il. « Bon courage pour la suite », lui répond-on. Mais à 56 ans, on ne retrouve pas du travail facilement. Plus jeune, Isabelle va rebondir aux Abattoirs du Perche vendômois. « J'ai été démarchée quasiment tout de suite », dit-elle. Hier matin, elle était aussi là pour épauler ses futurs employeurs dans leur recherche de matériel. L'un ne voudra pas s'exprimer, l'autre, mal à l'aise devant la situation, concédera tout de même avoir embauché « deux ou trois » anciens de l'abattoir Gourault. Un peu de chaleur dans une matinée si particulière.
à toute vapeur
Masochisme
Il fallait être masochiste pour être un ex-salarié de l'abattoir Gourault et assister à la vente aux enchères, hier, à l'hôtel des ventes de Blois. Et pourtant, on en a aperçu dans la salle. Pourquoi masochiste ? Parce que l'exercice est, par essence, tellement déshumanisé qu'il y a de quoi pleurer en voyant l'outil de travail d'une entreprise historique ainsi bradé. De la plus petite vis aux voitures de fonction, on s'est arraché les bonnes affaires. L'ensemble de la chaîne d'abattage a été vendu pour une bouchée de pain. On se consolera en se disant qu'au moins, elle aura droit à une deuxième vie.
De nombreuses têtes connues
De petits groupes d'acheteurs potentiels des lots mis en vente l'après-midi ont croisé d'anciens salariés de l'entreprise, venus assister aux dernières heures de leur outil de travail. « On est venus se prendre un dernier coup derrière la tête », ironise Jean-Michel, 56 ans, pour justifier sa présence. Errant dans les couloirs, l'ancien ouvrier de maintenance croise de nombreuses têtes connues. « Ça va Jean-Mi ? », lui demande-t-on ? « On fait comme on peut », répond-il sans conviction. On ne passe pas 35 ans au service d'une entreprise sans être touché par une fin si tragique. « On est tristes, dégoûtés. Se faire jeter comme des malpropres… »
Pudeur polie ou émotion contenue, Jean-Michel est peu disert. Arrivé dans l'atelier qu'il occupait, il consent quelques souvenirs : « On commençait parfois à 5 h du matin. Il y avait tout le temps des choses à faire dans l'entretien des machines. On n'avait pas d'heures. »
En passant devant la chaîne à abats, il prend un homme à témoin : « Regarde, elle est toute neuve. Et là, tout va se brader », déplore-t-il. « Bon courage pour la suite », lui répond-on. Mais à 56 ans, on ne retrouve pas du travail facilement. Plus jeune, Isabelle va rebondir aux Abattoirs du Perche vendômois. « J'ai été démarchée quasiment tout de suite », dit-elle. Hier matin, elle était aussi là pour épauler ses futurs employeurs dans leur recherche de matériel. L'un ne voudra pas s'exprimer, l'autre, mal à l'aise devant la situation, concédera tout de même avoir embauché « deux ou trois » anciens de l'abattoir Gourault. Un peu de chaleur dans une matinée si particulière.
à toute vapeur
Masochisme
Il fallait être masochiste pour être un ex-salarié de l'abattoir Gourault et assister à la vente aux enchères, hier, à l'hôtel des ventes de Blois. Et pourtant, on en a aperçu dans la salle. Pourquoi masochiste ? Parce que l'exercice est, par essence, tellement déshumanisé qu'il y a de quoi pleurer en voyant l'outil de travail d'une entreprise historique ainsi bradé. De la plus petite vis aux voitures de fonction, on s'est arraché les bonnes affaires. L'ensemble de la chaîne d'abattage a été vendu pour une bouchée de pain. On se consolera en se disant qu'au moins, elle aura droit à une deuxième vie.
Bertrand Slézak
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