mercredi 26 décembre 2012

SOUFFRANCE ANIMALE.. MASSACRE!!!!

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La terrible souffrance animale

Voilà un chapitre tabou, dont la France n’aime pas parler, au point que tous les sites d’abattage industriel sont soigneusement fermés aux journalistes et aux curieux, comme des forteresses ultra-protégées qui gardent jalousement leur terrible secret. Car dans ces lieux le sang coule à flot – il faut que ça saigne !” comme disait Boris Vian dans sa chanson. Nous rentrons dans la terrible souffrance physique et émotionnelle du monde animal – âmes sensibles s’abstenir.
Pourtant, question perfectionnement et sophistication des techniques d’abattage, c’est le progrès, le progrès dont la société occidentale est si fière, depuis les immenses abattoirs de Chicago à la fin du 19e siècle ayant inspiré les chaînes de montage automobiles d’Henry Ford. Tout est apparemment lisse, bien huilé, bien présenté : l’animal est d’abord étourdi à l’aide de pinces électriques, puis achevé soit par égorgement à la carotide, soit par un poinçon à air comprimé dont la tige de métal perfore d’un coup le cerveau. Mais les images du film d’Arte, tournées clandestinement, et les témoignages qui diffusent deci delà, disent tout le contraire : des boeufs pendus par les pattes arrières aux crocs de la chaîne d’un abattoir, se débattent convulsivement et agonisent lentement, en attendant d’être dépecées encore vivants – un tiers des boeufs ne seraient pas morts au moment de la découpe en morceaux !
A noter que dans leur immense commisération, les généticiens ont décidé une modification du code génétique des vaches, afin de supprimer leurs cornes, cet attirail encombrant d’un autre âge, qui leur faisait perdre du temps pour aller se faire tuer.
ll y a donc beaucoup de violence, beaucoup de souffrance dans les abattoirs, mais surtout un total mépris pour l’espèce animale qui ne date malheureusement pas d’aujourd’hui : dans le christianisme, Dieu a fait une bêtise en confiant à l’homme la gestion de la nature – c’était sans compter avec la folie humaine – et Descartes en a “rajouté une couche” en pensant que l’animal était une machine dépourvue d’âme . Les sciences et les techniques se sont engouffrées dans cette vision simpliste au service de l’efficacité et de la rentabilité, dans une totale bonne conscience, ou plutôt absence de conscience, car il n’y a qu’à regarder le regard d’une vache s’en allant à l’abattoir, puis dirigée brutalement à coup de pics dans les longs couloirs de sa mort, pour comprendre toute l’insensibilité et l’ineptie de ceux qui professent que le monde animal est sans âme, ou du moins sans un ensemble de sentiments et d’émotions comme la douleur, la peur, la panique, le désespoir. Pour les amateurs de chiffres-chocs : en 2007, en France, environ 917 millions de volailles, 25 millions de porcs, 8 millions d’ovins, 5 millions de bovins, 1 million de caprins et 17000 chevaux ont été abattus dans les 318 abattoirs pour animaux de boucherie et dans les 1520 abattoirs pour volailles : un véritable massacre !
Au chapitre de la souffrance animale, il faut ajouter aussi les conditions de vie de la plupart des animaux condamnés à l’élevage industriel et intensif. Il faut parler plutôt d’enfermement, d’emprisonnement, d’incarcération à vie.
De temps en temps, un scandale éclate : ce sont les poules pondeuses élevées en batterie, dans de minuscules cages où elles sont entassées les unes sur les autres, développant des comportements suicidaires ou agressifs, affaiblies au point de contracter toutes les épidémies, mourant prématurément, à tel point que Bruxelles est obligé d’épingler régulièrement les pays comme la France qui rechignent, pour des raisons de rentabilité et d’insensibilité, à se mettre à des normes plus supportables.
C’est aussi le scandale des veaux séparés à la naissance de leur mère, enfermés dans de petites cages d’où ils ne bougeront jamais durant leur courte vie nourrie absurdement au lait recomposé ;
ou alors c’est le gavage des oies et des canards pour la période de Noël, un concentré de souffrances, une véritable torture, à tel point que cette pratique a été interdite dans la plupart des pays : Allemagne, Argentine, Autriche, Danemark, Italie, Norvège, Pologne, République Tchèque, etc. Elle vient même d’être interdite en Israël pour motif de cruauté.

Mais la France réclame encore une fois “l’exception culturelle” afin de déroger aux règles sur le bien-être animal de la législation européenne. 



La souffrance animale sera-t-elle enfin reconnue par l’homme en ce début du 21e siècle ? L’humanisme dont il se targue, pourra-t-il enfin passer en actes pour abolir toutes ces horreurs ?

Le désastre écologique

Nous arrivons à la question peut-être la plus préoccupante : cet élevage industriel et intensif est une véritable catastrophe écologique, suspendu au dessus de l’espèce humaine, comme une épée de Damoclès, qui n’épargne ni la terre, ni l’air, ni l’eau et la mer.
D’abord l’accaparement et la dégradation de la terre pour l’extension des pâturages ou plutôt des pacages : environ 60% des terres agricoles du monde servent pour le pacage de quelque 360 millions de bovins, plus de 600 millions d’ovins et de caprins, et cette surface a tendance à sans cesse augmenter au fur et à mesure que la consommation de viande progresse.


Le Brésil est un exemple symbolique de cette catastrophe . Ce pays est devenu depuis 2003 le premier exportateur de viande bovine vers le monde entier (plus de 120 pays concernés). Mais l’expansion des pâturages s’est faite sur la disparition progressive de la forêt amazonienne, le poumon de la planète : 75% de la forêt a disparu dans ce pays, en particulier celle du Mato Grosso.


Les vaches sont entassées pendant cinq ans – le temps de vie minimale qui leur est alloué – pour être engraissées au soja, au maïs et aux antibiotiques (afin de grossir plus vite), dans des parcs, qui sont de véritables camps de concentration en plein soleil.


Dans le prolongement de cela, le pire, c’est sans doute l’extension sans limite des cultures de soja OGM et de maïs pour nourrir ces animaux d’élevage toujours plus nombreux. En effet, 16 kilos de céréales sont nécessaires pour produire un 1kilo de viande, il faut 7 à 9 calories végétales pour une calorie animale. C’est un énorme gaspillage énergétique qui va atteindre ses limites. Pour le moment c’est encore la razzia sur les terres cultivables, on gagne toujours du terrain, surtout dans les pays d’Amérique du Sud, mais l’horizon 2050 apparait impossible, les terres vont manquer avec les besoins croissants de la Chine et de l’Inde pour nourrir ses élevages. Il faut encore ajouter que la déforestation, les surpâturages et toutes ces cultures OGM saturées de pesticides, dégradent très vite les sols en les rendant bientôt incultivables, quand ce n’est pas désertiques.
De plus, comme le montre le film d’Arte, ces cultures intensives se font au détriment des cultures vivrières, condamnant les populations locales à la très grande pauvreté dans des bidonvilles de campagne, où les pesticides en rajoutent à leur misère pour les empoisonner. Va-t-on supporter plus longtemps l’existence d’un milliard d’affamés chroniques qui ne cesse d’augmenter, pour gaver porcs, poulets et bovins, afin d’entretenir l’obésité de quelques millions de privilégiés dans nos sociétés d’abondance ? Il y a là un désastre écologique qui s’ajoute au désastre humain, dont la seule question est : combien de temps, cela va-t-il durer encore ?

Un scandale de plus pour l’Afrique

Quelque chose de tout à fait scandaleux est à rajouter au dossier ; je l’ignorais jusqu’à que ce film d’Arte en a parle courageusement. Où vont à votre avis les morceaux de viande de second choix, ceux dont nous ne voulons pas, comme par exemple les bas morceaux des poulets aux hormones ? Ils sont recyclés pour ainsi dire, afin d’être envoyés en Afrique pour la consommation intérieure des pays comme le Ghana ou le Nigéria, dans une sorte de “dumping” les proposant sur les marchés à très bas prix, plus bas que la production intérieure. Outre les conséquences sur la santé des africains, ce procédé met au chomâge des milliers d’éleveurs locaux. Une fois de plus l’Afrique au sujet de la viande, est le pays sacrifié du néo-colonialisme conjugué au néo-libéralisme économique. Pas étonnant que des armées de chômeurs se transforment bientôt en groupes armés para-militaires, pour des guérillas urbaines et tribales permanentes.

Un peu d’espoir

La “catastrophe -viande” mérite bien son nom : désastre sanitaire de l’assiette, scandale de l’intolérable souffrance animale, catastrophe écologique tout azimut. Le miracle techniciste de la société de l’hyperconsommation carnée semble tourner au désastre.
Il y a tout de même des cris d’alarme et de protestation un peu partout, il y a aussi des traces d’espoir, comme cette prise de conscience faisant son chemin, afin de développer l’élevage bio, dont les normes judicieuses font du bien à lire. .Mais pour le moment les pouvoirs en place restent sourds, obnubilés par leurs vieilles recettes de cuisine.

2012 : une année apocalyptique

2012, c’est peut-être cela finalement : une année apocalyptique, au vrai sens du terme, c’est à dire quand les choses auparavant cachées, ont besoin d’être révélées au grand jour, pour une prise de conscience individuelle puis collective faisant tâche d’huile rapidement, afin de s’indigner, puis d’envisager des solutions pour une autre et nouvelle manière de vivre.
La nourriture est un chapitre important de cette nouvelle manière de vivre. Il nous faut dans un premier temps réduire rapidement notre consommation de viande, chacun individuellement : une fois par semaine serait bien suffisant, comme autrefois dans les campagnes pour d’autres raisons – le manque et pauvreté. Maintenant il ne s’agit plus de cela : il s’agit d’une prise de conscience d’un problème global qui menace la survie de l’espèce humaine.
Il semble aussi que le régime végétarien soit de plus en plus souhaitable, si nous voulons sauver la planète : ce sera le sujet de mon prochain article.

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