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Economie
L'embargo russe sur les produits agroalimentaires se fera
particulièrement ressentir parmi les abattoirs belges. "C'est un coup
très dur pour le secteur et cela conduira inévitablement à des
licenciements", réagit l'administrateur délégué de la Febev, la
Fédération belge de la viande, Thierry Smagghe. Il évalue à 500, sur
5.000, le nombre d'emplois excédentaires. Un embargo russe était déjà en
vigueur depuis le début de l'année sur la viande de porc, après la
découverte de cas de fièvre porcine africaine en Lituanie. "Nous
pensions arriver à une solution d'ici septembre mais désormais l'embargo
est confirmé pour une longue période. Nos membres devront tirer leurs
conclusions", déplore Thierry Smagghe, évoquant une "guerre économique".
Les chambres froides des abattoirs sont déjà remplies de viande
qui ne peut être vendue. Au sein des entreprises fortement dépendantes
de la Russie, une partie du personnel se trouve déjà en chômage
technique, selon la Febev. "Plusieurs vont devoir fermer leurs portes.
Jusqu'à présent, nous avons pu continuer à stocker mais si cela dure
encore longtemps, cela n'aura plus de sens".
L'embargo russe est désormais étendu à la viande bovine mais la
Febev estime qu'il est possible de trouver d'autres marchés à
l'exportation. Les exportations de viande bovine vers la Russie sont
néanmoins beaucoup moins importante que celles de viandes de porc.
Au 31 juillet 2014, la Febev avait estimé que l'embargo russe sur
la viande de porc avait déjà coûté 40 millions d'euros au secteur belge
sur les six derniers mois.
Le secteur laitier craint une baisse des prix
Le secteur laitier redoute que l'embargo n'entraîne les prix à la
baisse sur le marché européen. Les entreprises risquent dès lors
d'enregistrer des revenus moindres, ce qui pénalisera les éleveurs,
craint-on à la Confédération belge de l'industrie laitière (CBL). Les
entreprises belges du secteur laitier ont exporté en 2013 pour quelque
20 millions d'euros à destination de la Fédération de Russie. "Ce n'est
pas notre principal marché. Les exportations se sont montées à 500
millions d'euros et la Russie n'était que notre quatrième marché à
l'exportation", souligne Renaat Debergh, de la CBL. Si des d'emplois ne
sont pas directement menacés, le secteur craint les conséquences
indirectes de la décision russe.
Un tier du formage et plus d'un quart du beurre européen est
écoulé en Russie, souligne encore la CBL. Si les portes du marché russe
se referment, une forte pression sur les prix pourrait s'en suivre alors
que les quotas laitiers européens seront abolis au 1er avril 2015. "La
Russie était un marché en croissance sur lequel nous fondions nos
espoirs. Nous espérons donc rapidement qu'une solution puisse être
trouvée au conflit en Ukraine", conclut Renaat Debergh.
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