lundi 4 novembre 2013

VALEURS ACTUELLES: la ferme des 1000 VACHES

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 BIEN SUR PAS UN MOT SUR LES CONSEQUENCES POUR LES BETES..EXPLOITABLES DE TTE MANIERE  JUSQU' A LA MORT  SANS EMPATHIE....
 V.A. NE FAIT ICI QU' UNE ANALYSE ECONOMIQUE

Agriculture. Petits paysans, riverains, syndicats, écologistes, défenseurs de la cause animale… le plus grand élevage laitier de France se heurte à une opposition démesurée. Reportage à Buigny-Saint-Maclou (Somme).
Oubliez le charme rural et les clichés sur nos campagnes : la ferme du futur n’a ni chien de garde, ni poule, ni clapier à lapin. Pas plus qu’il n’y a de corps de ferme ou de fermière avec son pot à lait revenant de la traite. À Buigny-Saint-Maclou, près d’Abbeville (Somme), l’exploitation des“1 000 vaches” se résume à trois hangars et une baraque de chantier. Au loin, dans la plaine, une étable géante de 234 mètres de long est en construction. Elle abritera 1 000 vaches et 750 génisses et veaux, qui constitueront la première exploitation laitière de France. Si les travaux se dé roulent comme prévu, la première traite géante aura lieu en avril 2014.
Le maître des lieux, Michel Ramery, 64 ans, a fait fortune dans le bâtiment (il occupe la 349e place dans le classement de Challenges) avant de s’offrir, pour sa retraite, une exploitation agricole dans la Somme, là où il considère que les terres sont « les meilleures de France ». Fils de paysan, il s’est rapidement associé à huit autres exploitants. Ensemble, ils ont créé une société civile laitière qui permet de mettre en commun leur cheptel. La structure réunit déjà 300 vaches, installées dans un bâtiment ouvert, juste couvert d’un toit, avec une logette pour chaque bête. D’ici à la construction de la ferme géante, l’augmentation du cheptel sera progressive.
La traite, automatisée, s’effectuera non plus deux mais trois fois par jour (à 4 heures, 12 heures et 20 heures au lieu de 6 et 18 heures). Physiologiquement, rien ne s’y oppose : comme toute bonne mère nourricière, plus une vache est sollicitée, plus elle produit de lait. L’objectif est de parvenir àproduire 11 500 litres de lait par an et par bête, contre 9 000 aujourd’hui.
Au fil des mois, Michel Ramery est devenu la bête noire de la région. Dans le village voisin de Drucat, se succèdent une vingtaine de panneaux “1 000 vaches en ferme-usine : non !” Depuis deux ans, l’association Novissen (pour “Nos villages se soucient de leur environnement”) ne cesse de manifester son opposition au projet, ralliant à sa cause écologistes, militants de gauche, défenseurs de la cause animale…
Tour à tour José Bové, Philippe Poutou et Eva Joly ont dénoncé « un truc de cinglés ». Brigitte Bardot a même écrit au préfet de la Somme pour que « la France ne recrée pas des camps de concentration pour animaux ».
Au printemps, la Mairie de Drucat a attaqué le permis de construire de l’étable en référé de suspension. Lequel a été rejeté par le tribunal administratif d’Amiens le 5 juin. Le 10 septembre, Novissen a déposé à son tour un recours au tribunal. La Mairie et l’association ne désarment pas. Samedi 28 septembre, près de 800 personnes se sont donné rendez-vous au cri de “Ramery, ta laiterie on n’en veut pas !” pendant que la Confédération paysanne menait une opération coup de poing devant le siège de la société Ramery, à Erquinghem- Lys (Nord).
C’est un fait : la ferme des 1 000 vaches rompt avec le modèle agricole français. À travers l’Hexagone, le troupeau moyen d’un élevage laitier est de 44 vaches. Seuls 2 % des exploitations comptent plus de 100 têtes, et 99 % d’entre elles réalisent deux traites par jour. À l’inverse, en Californie, premier producteur de lait des États-Unis, les fermes de 1 000 vaches sont monnaie courante (la moyenne est de 1 056 bêtes par exploitation).
Ces mega-dairies peuvent compter jusqu’à 5 000 bêtes. De même en Allemagne, berceau de la race Holstein — la “Rolls” des vaches laitières —, les fermes de plus de 1 000 têtes sont légion. Du temps de l’ex-Allemagne de l’Est, les bâtiments étaient conçus pour accueillir 2 000 vaches. Ils ont ensuite été aménagés et modernisés pour produire au rythme de trois traites par jour.
C’est sur le nord de l’Allemagne, que Michel Ramery a pris exemple. « Il y a deux ans, nous avons organisé un voyage à Uthlede ; nous y avons même emmené le conseil municipal de Drucat pour lui montrer qu’une ferme de 1 000 vaches n’apporte ni nuisance sonore ni nuisance olfactive », déclare Michel Welter, chef du projet, salarié de Michel Ramery. Il poursuit : « Au delà des considérations environnementales, nos études ont démontré que le seuil des 1 000 vaches permet d’optimiser les économies d’échelle, sur la base d’une dizaine de salariés agricoles. »
Autre inspiration venue d’Allemagne : la méthanisation. Comme à Uthlede, la ferme des 1 000 vaches produira de l’électricité avec le lisier. Un méthaniseur de 1,34 mégawatt sera construit en 2015. Coût de l’investissement : 6 à 7 millions d’euros. Ensuite, le dispositif sera rentable pour Michel Ramery puisque EDF s’engage à acheter l’électricité à un prix subventionné. Pour la ferme, cela constituera une source de revenus complémentaire...Lire la suite...

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