LE SCAN POLITIQUE - Le nouveau
ministre de l'Intérieur a opté pour une nouvelle manière de
comptabiliser le nombre de véhicules incendiés. Un tour de passe-passe
qui lui permet d'afficher un bilan encourageant alors que la situation
s'est dégradée.
Tout
juste nommé place Beauvau, Bruno Le Roux a-t-il tenté d'embellir le
bilan de la Saint-Sylvestre? Dans un communiqué publié dimanche, où sont
listés les faits délictuels comptabilisés lors du réveillon du Nouvel
An, le nouveau ministre de l'Intérieur a relativisé le nombre de
voitures brûlées. Un «phénomène contenu par rapport à 2016», a-t-il dit.
«Avec 650 mises à feu directes, là où elles étaient 602 l'an passé». Le
qualicatif de «contenu» peut surprendre alors qu'il s'agit d'une hausse
de 8%...Mais surtout, c'est l'indicateur utilisé qui interpelle. Habituellement, quand le ministère de l'Intérieur communique sur le bilan de Saint-Sylvestre, il indique combien de voitures ont été brûlées. C'est-à-dire celles qui ont été directement visées et les voitures stationnées autour, vers lesquelles le feu a pu se propager. Pour la première fois cette année, il n'est question que des «mises à feu directes». Le Monde a donc demandé lundi au ministère de l'Intérieur de révéler combien de voitures ont réellement été touchées par les flammes. Réponse de la place Beauvau: 945. Soit une augmentation de... 17,5% par rapport à l'année dernière!
Dans son communiqué, Bruno Le Roux se félicitait pourtant: «Sur les cinq dernières années, le nombre de véhicules brûlés a diminué de 20%». Une présentation qui a permis au ministre de sauver les meubles. Car il faut remonter à 2014 pour trouver un bilan plus mauvais, avec 1067 voitures brûlées.
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