SOURCE ET SUITE
En décembre, l’association L214 dévoilait des vidéos montrant l’enfer des couvoirs. Canetons broyés, becs coupés, inséminations forcées… Au sein des productions de foie gras, les conditions de vie des animaux apparaissent comme parfaitement cruelles. Jean connaît bien le monde de l’aviculture. Il y a travaillé pendant 20 ans. Ce qu’il y a vu était parfois plus horrible encore.
Je connais le monde avicole sur le bout des doigts. Pendant 20 ans, j’ai travaillé dans ce milieu.Dans la filière avicole, il existe trois types de productions : la sélection (l’éleveur travaille sur la génétique, l’allure, la préservation des races) ; l’accouvage (qui consiste à mettre en incubation et faire éclore des œufs) et la production finale (la volaille en tant qu’aliment).
Je suis passé par chaque maillage de l’élevage de volailles, tous types de productions confondues (canards, poulets, dindes, etc.) et quel que soit le niveau, il faut savoir que tous les élevages de France appliquent les mêmes schémas de sélection.
Plus on descend dans la pyramide, et plus les volailles vivent un enfer
Les élevages avicoles fonctionnent exclusivement grâce à un système de sélection. Les volailles sont triées selon leur gabarit, leur apparence, leur aplomb, leur résistance au stress, etc.
On dénombre cinq catégories différentes de volailles : les souches d’origine, les parentaux (volailles que l’on bichonne et qui sont préservées dans l’optique de conserver des bonnes souches), les grands-parentaux (qui permettent de faire des reproducteurs), les reproducteurs, les reproducteurs-pontes et la production chair.
Plus on descend dans la pyramide, et plus les conditions de vie des animaux sont dures. Jusqu’au véritable enfer.
22 spécimens par m2, l’épreuve du "crash test"
L’épreuve du « crash test » est particulièrement violente. Elle consiste à faire vivre la volaille dans des conditions extrêmes – et le mot reste faible – afin de ne conserver que les animaux les plus forts.
Ils sont alors placés dans des cages ou des parcs. En moyenne, il faut compter entre 16 et 22 spécimens par mètre carré. Impossible pour eux de bouger.
Dans de telles conditions, le taux de mortalité des volatiles est très élevé. Ils doivent lutter pour accéder à la nourriture ou au point d’eau, se prendre des coups de bec de leurs congénères, se faire marcher dessus, se faire tordre le coup ou se retrouver estropiés.
Seuls les plus forts s’en sortent. Entre 25 et 85% des animaux n’y survivent pas. Les carcasses sont détruites. Les éleveurs ne parlent pas de ce "crash test", mais, en France, tous le pratiquent.
Cette sélection n’a rien de naturel, c’est l’anarchie la plus totale.
Jetés à la poubelle, broyés ou brûlés vivants
La deuxième étape de la sélection est réalisée par des hommes. En observant la qualité du plumage, l’allure de l’animal, sa démarche, la qualité de ses aplombs, mais surtout en estimant le rendement en viande, des ouvriers trient les différentes volailles.
Certaines sont conservées pour devenir volailles fermières, d’autres vont à la boucherie.
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