SOURCE ET SUITE
A PARIS CE SERA LE 13 JUIN....
A PARIS CE SERA LE 13 JUIN....
Le 6 juin, plusieurs centaines de personnes défileront pour
la fermeture des abattoirs, parmi eux, des militants de groupes de
défense des animaux. Entretien avec Carole Mare, porte-parole du
Mouvement pour la cause animale.
Dès 14 heures, un cortège partira du musée d'art
contemporain en direction du métro Capitole. Parmi les participants,
Carole Mare, 30 ans, professeur de français et porte-parole du Mouvement
pour la cause animale qui tient un stand tous les dimanches au marché
Saint-Aubin. Comme une majorité de manifestants, Carole est végane ;
elle ne consomme donc pas de produits issus de l'exploitation animale
comme la viande, les œufs, le lait ou le cuir. Rencontre avec cette
militante aux solides convictions.
Quel message souhaitez vous faire passer en priorité ?
Nous soutenons plusieurs causes pour la défense des animaux,
mais la priorité absolue est de lutter contre le massacre des animaux
destinés à être mangés. Les conséquences sont dramatiques, à la fois
pour la souffrance animale, pour la santé et aussi pour la planète. Les
chiffres ahurissants doivent alerter l'opinion.
Quels chiffres devraient faire changer les gens ?
Le constat le plus frappant c'est que l'humanité tue chaque
année 63 milliards d'animaux terrestres (dont 3 millions chaque jour en
France), et pêche 1 000 milliards d'animaux marins. À titre de
comparaison, on dit que dans toute l'Histoire environ 106 milliards
d'êtres humains sont nés sur Terre.
Et les conséquences sur l'environnement ?
La plupart des gens pensent que les plus gros facteurs de
pollution dans le monde sont les transports ou les usines. Mais, le plus
gros producteur de gaz à effet de serre, c'est l'élevage, non seulement
pour la viande, mais aussi pour le lait. C'est aussi un énorme
gaspillage en eau. Par exemple pour manger un kilo de bœuf, il faut 15
500 litres d'eau et 15 kg de céréales. Si on utilisait ces ressources
végétales pour l'homme, on pourrait nourrir 15 milliards de personnes. À
ce train-là, d'ici 2050, on aura plus assez d'eau pour produire de la
viande. L'ONU a aussi alarmé le monde sur le fait qu'il n'y aurait plus
aucun poisson en mer d'ici 40 ans, si nous ne faisons rien. Les gens
doivent réagir.
Quand et comment êtes-vous devenue végane ?
Je suis végane depuis environ quatre ans. J'ai eu une prise
de conscience en rencontrant des personnes concernées, ce qui n'était
pas le cas avant. Comme la plupart des gens, je croyais que la viande,
le lait et les œufs étaient nécessaires à la survie des humains, que
sans ça, on avait des carences. Or, en me renseignant un peu, je me suis
rendu compte que tout ça était totalement faux. Une fois qu'on a
conscience de la situation, il est presque impossible de rester
insensible. Par exemple, pour produire des œufs, puisqu'ils ne pondront
pas, on broie 50 millions de poussins mâles vivants chaque année en
France. Même dans les élevages bios ! 80 % de la viande de bœuf vient de
vaches laitières réformées d'à peine 3 ans, qui ont reçu un traitement
terrible. Et je ne parle même pas des abattoirs où les animaux subissent
de véritables tortures.
Comment vous expliquer que les gens aient souvent des a priori négatifs sur les véganes ?
Il faut bien se rendre compte qu'il y a un énorme lobby de
l'industrie de la viande et du lait. Combien de pubs voit-on par jour
pour ces produits ? L'image négative ou extrémiste que l'on colle
parfois aux véganes est largement encouragée par ces lobbies. Vous
noterez que dès que l'on va à contre-courant d'une grande puissance
financière, on est toujours montré du doigt. Les gens ont sans doute
aussi du mal à nous comprendre, parce qu'ils sont très peu informés sur
le sujet. D'ailleurs contrairement, à ce que l'on croit, lorsqu'on est
végane, le plus difficile ce n'est pas de se passer des produits
animaux, mais le regard que la société porte sur notre mode de vie.
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