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Vous souvenez-vous des Shadoks, ces étranges oiseaux qui passaient leur
vie à pomper, pomper, pomper et à inventer des machines toujours plus
absurdes ? Les Shadoks, aujourd’hui, c’est nous, ou plutôt notre
agriculture. Malgré son coût prohibitif, celle-ci ne respecte ni le
pacte social qui la lie aux paysans, ni le pacte environnemental qui la
lie aux générations futures, ni même le pacte de santé publique qui la
lie à chacun de nous. Les ressources d’eau sont gaspillées, polluées.
Nous recevons chaque jour dans nos assiettes notre dose de pesticides et
autres résidus médicamenteux. L’agriculteur ne s’en sort plus, et il
est injustement voué aux gémonies, lui qui n’est que le bouc émissaire
d’un système qu’il subit. La confiance est rompue. Pendant deux ans,
Isabelle Saporta a parcouru les campagnes françaises. Dans cette
enquête, elle met au jour l’absurdité du système, en le remontant de la
fourche à la fourchette, du cours d’eau pollué aux cancers
environnementaux provoqués par les pesticides, des animaux trop traités à
l’antibiorésistance. La conclusion semble s’imposer : puisque notre
agriculture pose plus de problèmes qu’elle n’en résout, il est urgent
de changer de cap et de revenir à davantage de raison. Mais si tout le
monde s’accorde sur le constat d’échec, aucun responsable politique ne
veut prendre le risque de s’attaquer aux fondements de l’agriculture
intensive. Loin de se contenter de brosser un tableau alarmiste,
Isabelle Saporta avance des solutions simples. Pour les trouver, il
suffit de savoir écouter ceux qui connaissaient le monde avant son
délire productiviste. Ceux qui, aujourd’hui, travaillent d’arrache-pied à
remettre les champs dans les sillons du bon sens paysan. Isabelle
Saporta est journaliste. Elle a longtemps préparé les émissions de
Jean-Pierre Coffe sur France Inter. Elle est l’auteur de documentaires,
dont Manger peut-il nuire à notre santé ? et collabore à Marianne.
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