lundi 12 août 2013

MORTALITE INHABITUELLE DES DAUPHINS USA

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Les autorités américaines sont habituées à recueillir les dauphins échoués sur les plages pour cause de collision, tempête ou épisode de pollution, mais cette année est jugée exceptionnelle.

 Les chercheurs estiment qu'il s'agit "d'une mortalité inhabituelle" vu "le nombre inattendu et important de dauphins retrouvés morts" le long des côtes de New York, du New Jersey, du Delaware, du Maryland et de la Virginie cet été.



 Ainsi, en juillet, 89 grands dauphins se sont échoués sur les plages et le bilan s’élève déjà à 35 pour le seul mois d’août. La plupart étaient déjà morts, voire dans un état de décomposition rendant impraticable toute autopsie, et un petit nombre a été retrouvé agonisant sur le sable. Les scientifiques ont alors relevé des lésions pulmonaires sur plusieurs d’entre eux et les traces d’un agent pathogène contagieux appelé morbillivirus. « Mais il est encore trop tôt pour dire si le morbillivirus est à l'origine de ces décès » rappelle avec prudence la NOAA, agence océanique et atmosphérique américaine, qui concède toutefois que le virus reste « au sommet de la liste des causes potentielles » de cette mortalité exceptionnelle. Le morbillivirus agit sur le système nerveux, digestif, et sur les capacités respiratoires des dauphins, ce qui raccourcit leurs apnées, et il provoque une importante perte de poids, ce qui empêche les dauphins de flotter correctement.

Des épidémies suivies attentivement sur les littoraux

Le morbillivirus est un virus qui évolue et touche aussi bien les mammifères terrestres que marins. Il touche en priorité les plus jeunes, au système immunitaire insuffisamment développé, aussi les pics épidémiologiques se constatent en été, lorsque les dauphins donnent naissance à leurs petits. La France a connu plusieurs épidémies, en mer du Nord mais aussi en Méditerranée avec 126 décès à l’été 2007. « On ne peut malheureusement pas immuniser toute une population sauvage de dauphins », constate, impuissante, Linda Candler, porte-parole du centre de science marine de Virginie. Mais les individus échoués sont attentivement recensés par les services vétérinaires qui craignent les contaminations d’une espèce à l’autre. « Ainsi, lors de l’épidémie qui a touché les phoques en mer du Nord (en 1988, ndlr), les chiens étaient interdits sur la plage pour éviter toute contamination », explique Jean-Louis Bourgain du centre marin Nausicaa.


 Le scientifique alerte également sur l'accroissement des pollutions qui affaiblissent les systèmes immunitaires des mammifères marins. "La combinaison d'hydrocarbure, de particules plastiques et de polluant métallique est un cocktail explosif", avertit-il.
 

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