SOURCE ET SUITE
Nouveau débat enflammé à l'Assemblée sur le glyphosate, mais résultat
inchangé: l'interdiction de l'herbicide controversé d'ici trois ans ne
sera pas inscrite dans la loi, ont décidé les députés dans la nuit de
vendredi à samedi.
Au terme d'un long débat en
nouvelle lecture du projet de loi agriculture et alimentation, les
députés ont rejeté au petit matin l'ensemble des amendements visant à
graver dans le texte l'engagement présidentiel d'interdire la substance,
"au plus tard dans trois ans".
Le scrutin le plus
serré a porté sur un amendement du "marcheur" François-Michel Lambert,
rejeté par 42 voix contre 35, les autres amendements, défendus notamment
par l'ex-ministre de l'Ecologie Delphine Batho ou les Insoumis étant
rejetés plus largement.
Tous ces amendements avaient le soutien de l'ensemble de la gauche, plaidant pour un "signal fort" sur ce sujet.
En
mai, lors de la première lecture du texte, des députés, y compris
certains "marcheurs", avaient déjà plaidé en vain pour sanctuariser dans
la loi l'engagement présidentiel. Ils avaient eu le soutien de Nicolas
Hulot, alors ministre de l'Ecologie.
Comme au
printemps, le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert s'est opposé
aux amendements mettant en avant la "méthode" du gouvernement: "task
force", mobilisation de la recherche pour développer des solutions
agronomiques, mission parlementaire...
"La position
de la France est désormais connue", et "nous souhaitons être au
rendez-vous dans les trois ans" pour "répondre à l'objectif
présidentiel, mais surtout à la demande de la population", a-t-il
affirmé.
Il a obtenu l'appui du rapporteur
Jean-Baptiste Moreau (LREM) pour qui inscrire l'engagement dans la loi
sur cette substance jugée "cancérigène probable" par l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) "ne sert à rien".
M.
Moreau s'est aussi appuyé sur les déclarations de Matthieu Orphelin
(LREM), un des fers de lance du combat contre le glyphosate en mai, qui
avait expliqué jeudi dans l'hémicycle avoir pris note de toutes les
"avancées obtenues depuis" et ne pas vouloir "refaire le match".
D'autres
élus LREM ont mis en avant "la responsabilisation des acteurs" et leur
refus de voir l'opposition essayer de "préempter" l'engagement
présidentiel.
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