jeudi 2 février 2017
LUTTE CONTRE L' ABATTAGE RITUEL.. C' EST PAS GAGNE...
SOURCE ET SUITE
L’Assemblée nationale a voté la proposition de loi déposée par Olivier Falorni (PS) en présence de 32 députés sur 577. C’est dire si le sujet passionne…
Cette proposition relative au respect de l’animal en abattoir :
– instaure un comité national d’éthique des abattoirs, composé de représentants du secteur de l’abattage, de représentants des organisations de salariés, d’éleveurs, d’associations de protection animale, d’associations de consommateurs, de vétérinaires, de personnalités qualifiées en matière de bien-être animal, de représentants des cultes concernés par l’abattage rituel et de parlementaires ;
– rend obligatoire l’installation de caméras dans les abattoirs français à partir de 2018 ;
– alourdit les peines maximales pour mauvais traitement envers les animaux dans certains établissements, en y intégrant les abattoirs.
Si les associations et militants du bien-être animal se réjouissent de la mesure de vidéosurveillance, il y a pourtant loin de la coupe aux lèvres pour plusieurs raisons. Les vrais problèmes demeurent et ne seront pas résolus par la présence de caméras.
La première raison de l’échec annoncé est financière : ce type d’installation est un véritable investissement et beaucoup d’abattoirs sont déjà exsangues. Sans contrôle et sans sanctions en cas de non-respect, cette obligation restera lettre morte. Cela sans compter que, pour aller vérifier les enregistrements de mauvaises pratiques, il faut savoir quoi et quand chercher !
La deuxième raison est économique : une grande partie de la viande consommée en France est désormais abattue en Allemagne avant de revenir sur nos étals. Cette obligation n’existe pas en Allemagne.
La viande sera-t-elle étiquetée « abattue en France sous l’œil des caméras » ? On revient, ici, sur les problèmes souvent évoqués de libre circulation des marchandises et d’application, en France, de normes plus drastiques qui contribuent à rendre nos entreprises moins compétitives sans contrepartie de protection des marchés. La troisième raison, sans doute plus importante, est la persistance de l’abattage sans étourdissement sur notre territoire. Pourtant, la loi « relative au respect de l’animal en abattoir » n’aborde ce sujet que pour dire qu’il faut des représentants religieux dans le comité d’éthique institué à cette occasion. Elle entérine, par là même, une pratique qui est passée de l’interdiction à la dérogation et qui est désormais majoritaire !
Cette proposition a été votée car elle ferait écho à une question de société : celle du bien-être animal. Une vraie mesure répondant aux préoccupations des consommateurs, comme les élus du Front national le demandent de longue date, reposerait sur deux actions : tout d’abord l’interdiction totale de l’abattage rituel, sans dérogation, ainsi que l’étiquetage sans ambiguïté du type d’abattage. Cette information permettrait, ainsi, de faire le tri entre une viande abattue en France selon nos normes nouvellement édictées et un animal tué sans étourdissement dans un abattoir étranger.
Les socialistes et les Républicains ne font plus illusion en entretenant un clientélisme électoral sur un sujet aussi sensible. La question du traitement des animaux, qu’il s’agisse d’élevage ou d’abattage, est un enjeu de civilisation. Sur ce sujet comme sur d’autres, nous devons rester éveillés pour détecter les fausses mesures.
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