Et si la viande était aussi responsable du réchauffement climatique que les voitures ? Probablement pas jusqu'à en faire réfléchir les tenants des circulations alternées et limitations de vitesse de plus en plus sévères, mais assez tout de même pour s'inquiéter de l'avenir. C'est en tout cas ce qui ressort de plusieurs études scientifiques, la dernière en date étant publiée dans le dernier numéro de la revue "Environment".
Pollution, pénurie d'eau, perte de biodiversité
Selon les auteurs, les professeurs Susanne Stoll-Kleemann de l'université Greifswald (Allemagne) et Tim O’Riordan, de l'université d'East Anglia (Royaume-Uni) :
"La consommation importante et continue
de produits de l'élevage dans la plupart des pays développés et la
demande croissante pour les nourritures basées sur les animaux d'élevage
dans les grandes économies de transition sont en train de créer des
problèmes sérieux de dégradations sociales et environnementales
prolongées et persistantes. Ces problèmes sont encore plus exacerbés et
affectés par le changement climatique et les risques, la perte de
biodiversité, la pénurie d'eau et la pollution de l'eau."
L'étude germano-britannique explique que "la forte consommation de viande cause des conflits sociaux et aggrave le problème de la faim. Dans le monde, 80% de la surface de terres agricoles est utilisée pour le fourrage, et 44% des récoltes de grain mondiales détournées vers la production industrielle de viande".
Les auteurs insistent sur la "compétition entre la nourriture et le fourrage" qui, dans des régions ou les terres arables sont rares, "devient dramatique" pour les besoins en nourriture de la population mondiale. Ils ont calculé que si les récoltes utilisées aujourd'hui pour nourrir les animaux ou pour d'autres usages non alimentaires (dont les biocarburants) était destinée à la consommation directe, on aurait suffisamment de calories pour que quatre milliards de personnes supplémentaires voient leurs besoins de base satisfaits.
Globalement, nous ne pourrions bientôt plus nous permettre l'élevage intensif que nous connaissons aujourd'hui, et encore moins l'étendre pour répondre aux demandes de plus en plus importantes en provenance de pays qui en consommaient moins jusqu'ici. Alors, sera-t-il nécessaire de convertir l'ensemble de la planète au végétarisme dans un futur proche ? Et pourquoi ferions-nous cela ? Voici déjà trois bonnes raisons :
1. Lutter contre le changement climatique
Selon une étude publiée l'an dernier dans la revue scientifique PNAS, la nourriture provenant de l'élevage causerait un cinquième des émissions de gaz à effet de serre (l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime pour sa part que ce chiffre serait de 18%.
De plus, le protoxyde d'azote (N2O), produit par l'agriculture en général (qui représente 80% de ses émissions humaines) est le principal destructeur de la couche d'ozone. Selon des recherches menées par Eric Davidson, du Woods Hole Research Center (USA), si l'on voulait diminuer de moitié les émissions de N2O d'ici 2050 (le scénario le plus radical du GIEC), il serait également nécessaire de réduire de moitié la consommation de viande pour les habitants des pays développés.
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