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EVANA Interview avec Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot (FBB)"Je trouve insupportable d’avoir à financer, comme tous les contribuables, la propagande du CIV ou les subventions accordées aux éleveurs"
Après que Brigitte Bardot se soit plainte de la publicité malhonnête d'une campagne de pro-viande presque complètement financée par le Ministère de l'Agriculture, le Jury de Déontologie Publicitaire a ordonné que deux spots publicitaires soient retirés. Nous avons demandé à Christophe Marie, le porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot (FBB), de nous en dire plus sur cette victoire remarquable en particulier, et sur son travail en général.
EVANA: Tout d'abord, toutes nos félicitations à propos de la victoire de la FBB contre la campagne du CIV (Centre d’Information des Viandes) « Soyons Fermes » qui a voulu afficher les mérites écologiques des élevages ! Cependant, même si le retrait de deux spots donne un signal très important, les contribuables français devront probablement continuer à financer de nombreuses campagnes de pub pro-viande à l’avenir?
Christophe Marie : C'est une belle victoire en effet car il n'est jamais facile de gagner face à l'industrie de la viande et au ministère de l'Agriculture. Cela dit, des messages trompeurs il y en a toujours, que ce soit pour inciter le public à manger du lapin, du cheval ou encore des produits laitiers. Il est vrai que dans sa dernière campagne, le CIV a été très loin dans la provocation et la désinformation en voulant faire croire que l'élevage des porcs est "artisanal" en France et que l'élevage des bovins est bénéfique pour l'environnement. On prend vraiment les consommateurs pour des crétins en diffusant de telles inepties. C'est d'autant plus choquant que ces spots sont financés par le ministère de l'Agriculture, donc par nos impôts. D'ailleurs, je ne sais pas où ce ministère trouve les fonds pour financer cette propagande alors que, dans le même temps, ses services vétérinaires négligent les contrôles dans les élevages et abattoirs par manque de moyens.
Y a-t-il déjà eu des initiatives politiques sérieuses visant à contrôler des fermes industrielles et leur impact sur l'environnement, particulièrement en Bretagne? Il y a quelques semaines l'ONG (Organisation Non Gouvernementale) « France Nature Environnement » a lancé une campagne d'information mais certaines affiches ont été censurées car jugées « irresponsables ». Comment peut-il être « irresponsable » de faire savoir à la communauté nationale et internationale l’existence de pollutions mortelles dans quelques secteurs côtiers et informer sur la toxicité de l’eau qui n’est plus consommable ? Que doit-il se passer pour que l’écologie passe avant l’économie ?
CM : Lorsqu'on arrive au bout d'une impasse le bon sens voudrait qu'on fasse demi-tour pour repartir dans la bonne direction mais si vous prenez le cas de la Bretagne, où les plus gros élevages sont concentrés, eh bien il n'y a aucune volonté de faire marche arrière. L'eau n'est plus consommable, les nappes phréatiques sont empoisonnées durablement et la mer est contaminée à son tour par l'apparition d'algues tueuses. Tout cela est extrêmement grave et devrait amener à une remise en cause de l'élevage, mais il n'en est rien. Tant que l'homme sera homme, l'économie l'emportera toujours sur l'écologie, je ne me fais aucune illusion sur ce point.
Quelles ont été les réactions à ce jour après que Brigitte Bardot ait intenté une action en justice contre les ministères de l'Agriculture et de l'Intérieur en les accusant de fermer les yeux sur des méthodes de mise à mort dans les abattoirs français qui ne respectent pas la règlementation européenne ?
CM : Evidemment ils n'ont pas beaucoup apprécié mais nous ne sommes pas là pour les flatter. Ces ministres sont responsables, donc coupables de la situation scandaleuse que nous dénonçons avec des millions d'animaux qui, aujourd'hui, se font égorger sans aucun étourdissement préalable et dans des souffrances innommables. Il existe une réglementation européenne et nationale qui impose l'étourdissement préalable, l’exception prévue dans le cadre de l’abattage rituel devient la règle dans les abattoirs qui, en plus d'être des lieux de mort et de souffrance, sont devenus des lieux de torture animale.
Le mois dernier, la FBB a regroupé ses forces avec d'autres organisations dans une bataille contre l'abattage rituel.. Comment la campagne a-t-elle été perçue ? Y a t il une raison d’espérer que dans un futur proche l'abattage rituel puisse devenir une chose horrible du passé ?
CM : L'abattage, quel qu'il soit, est une chose horrible du présent. Mais il est important de dénoncer la cruauté supplémentaire représentée par l'égorgement à vif des bêtes qui peuvent, dans certains cas, rester conscientes plus de 10 minutes après avoir eu la gorge tranchée. Avec cette campagne nous voulions également informer les consommateurs que plus de 70% des viandes issues de l'abattage casher et 60% du halal se retrouvent dans les circuits classiques sans aucune indication. Là encore il y a une volonté de tromper le consommateur car le gouvernement s'oppose à la mise en place d'un étiquetage qui informerait le consommateur sur les conditions d'abattage des bêtes. C'est pourquoi nous avons demandé au public de ne plus consommer de viande du tout car, dans le doute, le mieux est encore de s'abstenir.
Dans le cadre de votre travail vous devez être témoin de processus d'abattages rituels et autres atrocités semblables. Comment réussissez-vous à surmonter de telles épreuves auxquelles beaucoup de personnes ne pourraient probablement pas faire face ?
CM : On ne sort pas indemne de ces épreuves, j'en ai conscience, mais lorsqu’on s'oppose à la barbarie nous n’avons pas le choix qu’y être parfois confrontés. Lors des sacrifices de l'Aïd-el-Kebir par exemple, le plus insoutenable n'est pas l'égorgement des bêtes mais plutôt de les voir quelques minutes avant en sachant que nous ne pourrons pas toutes les sauver. La Fondation en récupère beaucoup et je me rappelle particulièrement une année, il y a 2 ou 3 ans, où nous avions lâché une cinquantaine de moutons dans la propriété de Brigitte Bardot. C'était un bonheur total que voir ces animaux libres alors que nous venions de les retirer d'une cabane de chantier où ils étaient entassés avant d’être égorgés. Nous naviguons en permanence entre sordide et espoir, comme cet été aux îles Féroé durant la mission que nous avons menée avec Sea Shepherd, notre but était de repérer des globicéphales afin de les éloigner des côtés, mais les seuls que nous ayons trouvés étaient des cadavres à la dérive. Mais durant notre mission de 4 semaines en mer, qui a été une véritable épreuve pour nous tous, les massacres ont cessés alors que nous étions en pleine période de chasse.
Parlons de la chasse à la baleine, s'il vous plaît. Sea Shepherd a réussi ce que la diplomatie, les menaces et les boycotts n’ont jamais obtenus, à savoir couper court la saison de chasse à la baleine japonaise. Cependant, malgré cette victoire, les massacres annuels de dauphins au Japon/Taiji continuent et les îles Féroé célèbrent toujours un bain de sang chaque année. La Norvège n'a pas la moindre intention d'abandonner le harponnage des baleines et l'Islande veut même devenir membre de l'UE sans même respecter sa politique de non chasse. Qu’est-ce que les ONG peuvent-elles faire contre de tels impitoyables voyous de l’environnement ?
CM : J'ai beaucoup d’admiration pour les volontaires de Sea Shepherd et pour Paul Watson. Leur victoire en Antarctique cette année montre combien il est nécessaire d'affronter l'ennemi sur son propre terrain, sans perdre trop de temps avec la diplomatie qui ne mène nulle part. La Norvège, l'Islande et le Japon sont coupables de tuer chaque année des centaines de baleines et le Danemark et coupable de laisser faire les massacres de cétacés aux îles Féroé. Nous pouvons agir en boycottant les produits provenant de ces pays mais il ne faut rien attendre des gouvernements, car comme je le disais en début d'interview, tant que l'homme sera homme, l'économie l'emportera toujours sur l'écologie et sur la préservation des espèces.
Bien que, heureusement, l'exportation de peaux de phoques canadiens vers l’union européenne ait pu être arrêtée, la chasse aux phoques continue inlassablement dans d'autres pays, particulièrement en Namibie, où le deuxième plus grand massacre de phoques a lieu. Connaissez-vous des campagnes en cours pour protéger les phoques partout dans le monde et pas seulement ceux du canada ? Quelque chose a-t-il été amorcé par des ONG ou des politiciens ?
CM : Le règlement européen qui a été adopté ne vise pas spécifiquement les phoques du Canada mais les produits provenant de tous les pinnipèdes, y compris des otaries de Namibie. Brigitte Bardot a été l'une des premières à dénoncer ces massacres, elle s'était rendue, il y a plus de 20 ans, au JT de TF1 pour dénoncer les tueries pratiquées en Namibie. A l'époque cela avait fait un tel scandale que les autorités s'étaient engagées à ne pas tuer les otaries. Seulement, nous avons appris ensuite qu'elles avaient été repoussées vers les côtes d'Afrique du Sud où elles ont été massacrées... Les différents appels de Brigitte Bardot en Namibie et en Afrique du Sud n'ont rien changé alors nous étudions, actuellement, un projet d'action qui pourrait être mené en coopération avec Sea Shepherd. A ce stade, ce n'est qu'un projet et je ne peux pas en dire plus.
Les décideurs européens s’intéressent à la forme des bananes et autres questions sans importance, mais jusqu'ici ils ont préféré méconnaître le problème et l'énorme souffrance des animaux errants. En septembre dernier la Présidence belge a fait des efforts pour une stratégie commune sur le bien-être des chiens, mais il n'y a pas eu de suivi on dirait. Est-ce que l’adage « pas de nouvelle, bonne nouvelle » s’applique dans ce cas, quand on connait les menaces qui pèsent sur les animaux errants de Roumanie et autres pays ? Quelle est la situation aujourd'hui ?
CM : Il ne faut pas perdre de vue que l'Union européenne a été construite uniquement pour faciliter et harmoniser les échanges commerciaux, le fameux ou fumeux marché commun. Le problème des chiens errants n'a rien à voir avec cela, c'est un problème national qui doit être géré par l'Etat membre qui y est confronté. De la même manière, l'UE n'est pas compétente dans le domaine des corridas ou autres "traditions" barbares qui perdurent dans certains pays européens comme la France. La situation des animaux en Roumanie est dramatique car aucun engagement n'est respecté, nous en savons quelque chose puisque la Fondation avait ouvert une antenne à Bucarest il y a une dizaine d'années pour mener une vaste campagne de stérilisation des chiens. J’avais participé à de nombreuses réunions avec le maire de Bucarest, aujourd'hui Président de la Roumanie. Brigitte Bardot était même venue signer un contrat avec lui nous autorisant à stériliser les chiens puis à les relâcher là où ils avaient été capturés. Mais quelques jours seulement après avoir signé le contrat, le maire a envoyé ses équipes municipales pour capturer les chiens et les tuer dans les pires conditions. C'était d'autant plus monstrueux qu'ils s'en sont pris en priorité aux chiens que nous venions d’opérer et qui avaient un collier pour les différencier des autres. Nous avons fermé cette antenne mais nous continuons d'aider les Roumains en finançant des campagnes de stérilisation menées dans de plus petites villes, comme à Brasov, et la Fondation fait livrer chaque mois des croquettes dans plus de 20 refuges en Roumanie.
Votre organisation lance et participe à une multitude de campagnes en France et à l'étranger. Quels sont les critères pour votre engagement et quels sont les projets les plus importants à l'heure actuelle ?
CM : Tous les projets sont importants et nos critères reposent sur la viabilité et la pertinence des programmes que nous souhaitons mener. La Fondation Brigitte Bardot a établi des partenariats sur tous les continents, dans une cinquantaine de pays, elle aide de nombreuses structures spécialisées dans les soins aux primates en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud, elle cofinance également les frais de fonctionnement d'un hôpital pour éléphants en Thaïlande. Nous menons de vastes campagnes de stérilisation des chiens en Inde, idem en Afrique du Sud, au Mexique et un peu partout dans le monde. En Bulgarie nous avons créé, en partenariat avec l'association Vier Pfoten, un sanctuaire pour les ours "dansants" qui a permis de mettre un terme à cette tradition cruelle. C'est un endroit magique car les ours ont retrouvé leurs instincts naturels alors qu'ils ont été exploités toute leur vie dans les pires conditions. Cet hiver, ils sont tous entrés en hibernation et pour certains c'était la première fois. En France, la Fondation Brigitte Bardot mène énormément de campagnes et apporte une aide concrète sur le terrain, nous sommes par exemple l'organisation qui finance le plus de campagnes de stérilisation des chats errants, plus de 9000 opérés rien que sur l'année 2010 et nous dépasserons les 10 000 cette année. Ces campagnes ont permis l'arrêt des captures et de la mise à mort des chats libres dans notre pays.
En novembre 2009, EVANA a cosigné la lettre ouverte de BB au Président de la CE, José Manuel Barroso : "le lancement d’une journée Végétarienne européenne serait un signal fort". Avez-vous reçu une réponse de M. Barroso ou d’un autre officiel de l'Union européenne à cet égard ?
CM : Oui, la Commission européenne a répondu en reconnaissant que : « les activités agricoles ont un impact indéniable sur l’environnement et contribuent au changement climatique, notamment au travers de la déforestation » mais aucun engagement n'a été pris pour une journée végétarienne. C'est pourquoi, nous invitons le public à adopter un régime végétarien, et mieux encore végétalien, non pas 1 mais 365 jours par an.
Il y a des millions de végétariens à travers l'Europe, mais jusqu'ici il n'y a pas eu de reconnaissance officielle de notre existence. Aucun conseil nutritionnel, aide et conseil ne sont prévus pour cette minorité en forte croissance. Voyez-vous une raison qui puisse expliquer ce silence ? Est-ce que les végétariens européens sont juste trop timides et paisibles ou nous n'avons-nous pas trouvé la façon de faire entendre notre voix ?
CM : Je ne sais pas trop quoi répondre à cela car, personnellement, je n'ai pas besoin d'une reconnaissance officielle pour savoir que j'existe. Je crois qu'il n'est pas utile d'avoir toujours à attendre des autres qu'ils acceptent ce que nous sommes, et c'est vrai dans tous les domaines. Quand j'ai décidé de devenir végétarien à l'adolescence, je n'ai pas attendu qu'on me dise ce que je devais ou ne pas faire, ni même si ma décision était bonne ou pas. Il faut faire des choix dans la vie et les assumer pleinement, mais qu'ils soient ou non reconnus par la société pour moi cela est très secondaire, je m'en fou en fait. En revanche, je trouve insupportable d’avoir à financer, comme tous les contribuables, la propagande du CIV ou les subventions accordées aux éleveurs. 20 millions d’euros seront prochainement débloqués pour les interprofessions de l’œuf et du foie gras qui ne respectent pas les normes européennes sur les cages. Les Français, végétariens ou non, sont rackettés pour soutenir des éleveurs voyous qui devraient être sanctionnés.
La viande a une très mauvaise presse et cela s’empire de jour en jour à mesure que les détails de ses impacts sont découverts, faisant ainsi de la viande « le nouveau tabac ». De plus en plus de personnes en prennent conscience et s'adaptent en devenant végétariens. Comment voyez-vous la consommation de viande en 2020 ?
CM : Probablement que dans les pays riches le végétarisme a des chances de se développer, aussi parce qu'il existe désormais de nombreuses alternatives à la viande. Mais la préoccupation majeure vient des pays à fort développement, comme l'Inde ou la Chine, qui comptent une population humaine très importante et qui consomment de plus en plus d'animaux. Si on porte une vision globale sur la consommation de la viande, alors je suis très pessimiste car les parts de marché perdues en Europe seront gagnées ailleurs, soyez certains que les filières y veilleront, quitte à faire comme elles le font partout une désinformation grossière.
Des indications affirment que le nombre de végétariens en France est plus faible que dans certains autres pays européens. Est-ce le cas, si oui, pourquoi ? Existe-t-il des informations fiables sur le nombre de végétariens et végétaliens en France ?
CM : Je ne pense pas qu'il y ait un recensement précis mais il est vrai que les végétariens sont peu nombreux en France et les végétaliens nettement moins encore. C'est probablement dû à la "gastronomie" française, très carnée, qui est une horreur et l'une des pires au monde pour les végétariens. D'une manière générale, nous avons un très gros retard dans l'acceptation du végétarisme. Les remarques qu'on entend sont confondantes de stupidité, pour beaucoup ne pas consommer de produit d'origine animale entraine forcément de graves carences alors que c’est exactement l’inverse.
Et maintenant une question personnelle : depuis combien de temps travaillez-vous à la Fondation Brigitte Bardot ? Quels ont été les événements les plus positifs et les plus déprimants durant cette période ?
CM : Cela fait tout juste 20 ans que je travaille à la Fondation Brigitte Bardot qui fête, cette année, ses 25 ans d'existence. J’ai tendance à évacuer les souvenirs pour regarder ce qu'il reste à accomplir mais parmi les moments forts, je me rappelle d'une journée particulière en Serbie où nous étions présents pour organiser une campagne de stérilisation des chiens errants. Le matin j'avais fait une visite à la fourrière de Belgrade qui était un camp de la mort absolument inimaginable. Les chiens étaient entassés dans un bâtiment sordide, tous enfermés dans de petites cages dont l'une contenait pas moins de 40 chiots. Cet enfer était accolé à un crématorium avec une grande cheminée d'où s'évacuée la fumée des corps carbonisés. C'était une vision de cauchemar et lorsque nous nous sommes rendus quelques heures après à la Mairie, avec Patrick Sacco de l'association Respectons qui est un militant exemplaire, nous avons donné comme condition préalable au financement de la campagne de stérilisation, que cette fourrière soit fermée et que tous les animaux nous soient confiés. C’était un peu un coup de poker, pourtant le maire nous a suivi et nous avons dû organiser, dans la nuit, une opération pour trouver des placements provisoires pour les 140 chiens que nous avons été chercher le lendemain matin dès l'ouverture de la fourrière. La fourrière a été fermée et les animaux ont été placés dans le refuge que nous avons construit à Belgrade.
Parmi les moments douloureux, je repense à notre intervention en Italie, à la frontière Slovène, où nous nous étions rendus avec Brigitte Bardot pour dénoncer les transports d'animaux. A un moment, BB s'est mise devant un camion où étaient empilés, sur trois étages, des centaines d'agneaux épuisés. A l’intérieur la chaleur était extrême et les petits, totalement déshydratés, tentaient de nous lécher la main. Franchement, j’étais anéanti par cette vision sachant très bien qu’ils partaient tous à l’abattoir, mais Brigitte a été d’une force incroyable, elle est montée dans le camion et a obligé le conducteur à décharger les bêtes dans un centre de repos. Il y avait pas mal de cadavres dans le camion alors elle a pris deux agneaux immobiles, mais toujours vivants, elle est sortie en les portant dans ses bras et personne n’aurait pu l’arrêter.
La difficulté dans ce combat est qu'il n'offre aucun repos, aucun répit, alors forcément il isole car il n'est pas évident d'être entouré de personnes qui comprennent cet engagement total, mais c'est un choix de donner un sens à sa vie en la mettant au service d'une cause. En fait, ce n'est pas réellement un choix, c'est une évidence, une nécessité absolue.
Christophe, nous vous remercions beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à nos questions et vous souhaitons beaucoup de succès, en France et partout dans le monde.
Source: Fondation Brigitte Bardot
Author: EVANA/Christophe Marie
Link: Elevage/Viande - La FNSEA demande une aide d'urgence européenne
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