vendredi 21 décembre 2012

ETHIQUE ANIMALE

SOURCE

Elevage pour la consommation
Constat
En France,fin 2008, près de 500 000 producteurs détenaient, élevés pour la consommation alimentaire (pour leur viande, le lait ou les œufs selon les cas) près de 500 millions d’animaux de diverses races domestiques et sauvages appartenant à 8 espèces de mammifères, 10 espèces d’oiseaux et 13 espèces de poissons. Plus d'1 milliard d'animaux (dont 700 millions d'oiseaux) sont abattus en France chaque année pour la consommation.
Quelques exemples d'effectifs français d'animaux en élevage 2008 (en nombres arrondis) : 32 650 t de truites (environ 110 millions de poisssons), 3 940 t de bars (environ13 millions de poisssons), 1 540 t de daurades (environ 3 millions de poisssons), 183 millions de poules, coqs et poulets,22,8millions de canards, 25,3 millions de dindes et dindons, 10,6 millions de pintades, 7,5 millions de cailles, 1,3 millions de pigeons, 40 millions de lapins, 19,9 millions de bovins, 14,8 millions de porcs, 8, 1 millions de moutons et 1,2 million de chèvres .
Moins de 20 millions des animaux produits chaque année (soit 2,5%) sont élevés selon les méthodes de l’élevage traditionnel fermier ou de l’agriculture biologique le plus souvent mieux respectueuses du bien-être animal. La grande majorité (97,5%) des animaux produits sur le territoire national sont traités comme des objets de grande consommation, selon les techniques industrielles de la production intensive. Celle-ci est une importante source de mal-être animal, notamment parce qu’en ne visant que la maximisation de la performance économique, elle impose la concentration stressante des animaux en bâtiments surpeuplés, elle ne respecte pas les rythmes biologiques des espèces, elle contrarie de nombreux comportements naturels sociaux et alimentaires notamment, et elle oblige à pratiquer de douloureuses mutilations (cornes, dents, becs, queues, testicules).
La production intensive est non seulement source de mal-être animal, mais également de mal- être humain par les pollutions qu’elle engendre dans l’environnement (nitrates et dioxyde de carbone), et le stress au travail qu’elle occasionne (cadences, précarité, formation insuffisante, obsession de performance).

Si les réglementations nationales et européennes de protection des animaux d’élevage ont été améliorées depuis trente ans, (Références des principales réglementations à télécharger), elles consistent surtout à fixer des normes minimales de zootechnie au cours de leur élevage, de leur transport et de leur abattage, afin que les conditions ne tombent pas dans la maltraitance et ne retentissent pas sur la rentabilité. Mais ces normes sont insuffisantes pour garantir le bien-être des animaux de façon appropriée à chacune des espèces ou des races ; elles sont même absentes pour certaines espèces (ex : lapins, poissons).
La production d’animaux pour la consommation constitue en France une activité économique importante, tant par le nombre de personnes qu’elle emploie directement ou indirectement, que par le chiffre d’affaires qu’elle génère dans le commerce intérieur comme à l’exportation.
Les Français sont les plus gros consommateurs de produits carnés d’Europe. Seulement 1,5 % de la population française est végétarienne.
Plusieurs sondages européens et français montrent que 41 % de consommateurs sont attentifs au bien-être des animaux d’élevage qu’ils associent à la qualité des produits, et que 45% se déclarent prêts à payer plus cher pour obtenir une information sur le bien-être des animaux dont ces produits sont issus.
Position de la Fondation LFDA
L’espèce humaine est comme d’autres espèces animales, telles le chimpanzé, une espèce omnivore et prédatrice. Tuer un animal pour s’en nourrir ou nourrir un autre animal sous la dépendance de l’homme, est majoritairement admis comme non moralement condamnable. En revanche, faire souffrir un animal en lui imposant des conditions d’élevage inappropriées à la satisfaction de l’ensemble de ses besoins physiologiques et comportementaux, ou en le soumettant des conditions de transport et d’abattage stressantes ou douloureuses, est absolument contraire à l’éthique conduisant à respecter la nature d’être sensible des animaux, c’est-à-dire la capacité de ressentir la douleur comme à éprouver des souffrances .
Propositions de la Fondation LFDA
  1. Rétablir les relations entre éleveurs et animaux au profit du bien-être des animaux et de la valorisation du travail des éleveurs.
  2. Faire intégrer la valeur éthique « bien-être animal » aux valeurs « goût », « sécurité sanitaire », « nutrition saine », « développement durable », « respect de l’environnement », dans les chartes des labels de qualité existants des producteurs ou des distributeurs.
  3. Favoriser les circuits de vente courts et de proximité (départementaux ou régionaux).
  4. Intégrer aux programmes de formation des éleveurs, des transporteurs et des abatteurs une instruction éthique, juridique et éthologique de base sur le bien-être animal.
  5. Développer les recherches éthologiques d’évaluation du bien-être des différents animaux d’élevage, par des équipes internationales d’experts, financièrement et politiquement parfaitement indépendantes.
  6. Soutenir et faire connaître les filières biologiques ou traditionnelles garantissant le respect du bien-être animal au-delà des standards réglementaires, à savoir celles qui :
a) sont dotées de bâtiments semi ouverts et d’enclos donnant aux animaux le libre choix d’accès au plein air et aux diverses activités permettant d’exprimer, dans le respect de leurs rythmes biologiques quotidiens et saisonniers :
- leurs comportements naturels exploratoires, notamment alimentaires (fouiller pour le porc, pâturer pour les bovins, ronger pour le lapin, gratter pour la poule) ;
- leurs comportements naturels sociaux (familiaux et de groupes), en respectant et stabilisant les relations entre les mères et leur portée, les liens entre congénères d’une fratrie, et les hiérarchies entre congénères, en favorisant l’évitement des conflits dangereux par des aménagements de l’espace pour laisser aux animaux le choix de se disperser ou de s’abriter dans des zones refuges, et en ne pratiquant aucune mutilation préventive ;
- leur mouvements (marche, course, bonds, battage des ailes, nage palmée) ;
- leur soins corporels (bain de poussière pour les poules, bain de boue pour les porcs, bain d’eau pour les palmipèdes) ;
-les positions de repos (possibilité, sans glisser ou se heurter, de se coucher en position sternale ou latérale pattes allongées ou se percher pour les poules) sur un couchage déformable et sec approprié (paille par exemple) ;

b) transportent les animaux dans des véhicules pour un temps de parcours inférieur à 2 h vers un abattoir de proximité;
c) font abattre les animaux dans des abattoirs agréés, disposant de personnels bien formés aux techniques d’insensibilisation et à la reconnaissance des signes de stress et de douleur chez les différentes espèces.

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